Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
VER_1/VER51
Paul VERLAINE
POÈMES SATURNIENS
1866
Dans les Bois
D'autres, ― des innocents ou bien des lymphatiques, ― 6+6 a
Ne trouvent dans les bois que charmes langoureux, 6+6 b
Souffles frais et parfums tièdes. Ils sont heureux ! 6+6 b
D'autres s'y sentent pris ― rêveurs ― d'effrois mystiques. 6+6 a
5 Ils sont heureux ! Pour moi, nerveux, et qu'un remords 6+6 a
Épouvantable et vague affole sans relâche, 6+6 b
Par les forêts je tremble à la façon d'un lâche 6+6 b
Qui craindrait une embûche ou qui verrait des morts. 6+6 a
Ces grands rameaux jamais apaisés, comme l'onde, 6+6 a
10 D'où tombe un noir silence avec une ombre encor 6+6 b
Plus noire, tout ce morne et sinistre décor 6+6 b
Me remplit d'une horreur triviale et profonde. 6+6 a
Surtout les soirs d'été : la rougeur du couchant 6+6 a
Se fond dans le gris bleu des brumes qu'elle teinte 6+6 b
15 D'incendie et de sang ; et l'angélus qui tinte 6+6 b
Au lointain semble un cri plaintif se rapprochant. 6+6 a
Le vent se lève chaud et lourd, un frisson passe 6+6 a
Et repasse, toujours plus fort, dans l'épaisseur 6+6 b
Toujours plus sombre des hauts chênes, obsesseur, 6−6 b
20 Et s'éparpille, ainsi qu'un miasme, dans l'espace. 6+6 a
La nuit vient. Le hibou s'envole. C'est l'instant 6+6 a
Où l'on songe aux récits des aïeules naïves… 6+6 b
Sous un fourré, là-bas, là-bas, des sources vives 6+6 b
Font un bruit d'assassins postés se concertant. 6+6 a
mètre profil métrique : 6−6
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