Métrique en Ligne
VER_28/VER835
Paul VERLAINE
POÈMES DIVERS
1890-1895
OXFORD
Oxford est une ville qui me consola, 12
Moi rêvant toujours de ce Moyen Âge-là. 12
En fait de Moyen Âge, on n'est pas difficile 12
Dans ce pays d'architecture un peu fossile 12
5 À dessein, c'est la mode et qui s'en moque fault, 12
Mais Oxford c'est sincère, et tout l'art y prévaut ; 12
Mais Oxford a la foi, du moins en a la mine 12
Beaucoup, et sa science en joyau se termine, 12
En joyau précieux, délicieux : les cieux 12
10 Ici couronnent d'un prestige précieux 12
L'étude et le silence exigés comme on aime, 12
Et la sagesse récompense le problème, 12
La sagesse qu'il faut, cette douce raison 12
Que la Cathédrale termine en oraison, 12
15 Sous les arceaux romans qui virent tant de choses 12
Et les rinceaux gothiques, fins d'apothéoses 12
De Saints mieux vénérés peut-être qu'on ne croit, 12
Et mon cœur s'humilie et mon désir s'accroît 12
De devenir et de redevenir, loin d'elle 12
20 Cette cité glorieuse d'être infidèle, 12
Paris ! l'enfant ingrat qui s'imaginerait 12
Briser les sceaux sacrés et tenir le secret — 12
De devenir ou de redevenir la chose 12
Agréable au Seigneur, quelle qu'en soit la cause, 12
25 Et par cela même être encore doux et fort, 12
Ô toi, cité charmante et mémorable, Oxford ! 12
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