Métrique en Ligne
VER_1/VER47
Paul VERLAINE
POÈMES SATURNIENS
1866
Sérénade
Comme la voix d’un mort qui chanterait 10
Du fond de sa fosse, 5
Maîtresse, entends monter vers ton retrait 10
Ma voix aigre et fausse. 5
5 Ouvre ton âme et ton oreille au son 10
De ma mandoline : 5
Pour toi j’ai fait, pour toi, cette chanson 10
Cruelle et câline. 5
Je chanterai tes yeux d’or et d’onyx 10
10 Purs de toutes ombres, 5
Puis le Léthé de ton sein, puis le Styx 10
De tes cheveux sombres. 5
Comme la voix d’un mort qui chanterait 10
Du fond de sa fosse, 5
15 Maîtresse, entends monter vers ton retrait 10
Ma voix aigre et fausse. 5
Puis je louerai beaucoup, comme il convient, 10
Cette chair bénie 5
Dont le parfum opulent me revient 10
20 Les nuits d’insomnie. 5
Et pour finir, je dirai le baiser 10
De ta lèvre rouge, 5
Et ta douceur à me martyriser, 10
— Mon Ange ! — ma Gouge ! 5
25 Ouvre ton âme et ton oreille au son 10
De ma mandoline : 5
Pour toi j’ai fait, pour toi, cette chanson 10
Cruelle et câline. 5
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