Métrique en Ligne
VER_1/VER42
Paul VERLAINE
POÈMES SATURNIENS
1866
CAPRICES
IV
Une Grande Dame
Belle « à damner les saints », à troubler sous l’aumusse 12
Un vieux juge ! Elle marche impérialement. 12
Elle parle — et ses dents font un miroitement — 12
Italien, avec un léger accent russe. 12
5 Ses yeux froids où l’émail sertit le bleu de Prusse 12
Ont l’éclat insolent et dur du diamant. 12
Pour la splendeur du sein, pour le rayonnement 12
De la peau, nulle reine ou courtisane, fût-ce 12
Cléopâtre la lynce ou la chatte Ninon, 12
10 N’égale sa beauté patricienne, non ! 12
Vois, ô bon Buridan : « C’est une grande dame ! » 12
Il faut — pas de milieu ! — l’adorer à genoux, 12
Plat, n’ayant d’astre aux cieux que ses lourds cheveux roux, 12
Ou bien lui cravacher la face, à cette femme ! 12
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