Métrique en Ligne
VER_1/VER34
Paul VERLAINE
POÈMES SATURNIENS
1866
PAYSAGES TRISTES
III
Promenade sentimentale
Le couchant dardait ses rayons suprêmes 10
Et le vent berçait les nénuphars blêmes ; 10
Les grands nénuphars entre les roseaux 10
Tristement luisaient sur les calmes eaux. 10
5 Moi j'errais tout seul, promenant ma plaie 10
Au long de l'étang, parmi la saulaie 10
Où la brume vague évoquait un grand 10
Fantôme laiteux se désespérant 10
Et pleurant avec la voix des sarcelles 10
10 Qui se rappelaient en battant des ailes 10
Parmi la saulaie où j'errais tout seul 10
Promenant ma plaie ; et l'épais linceul 10
Des ténèbres vint noyer les suprêmes 10
Rayons du couchant dans ses ondes blêmes 10
15 Et des nénuphars, parmi les roseaux, 10
Des grands nénuphars sur les calmes eaux. 10
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