Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
VIV_1/VIV6
Renée VIVIEN
Études et Préludes
1901
SOIR
La lumière agonise | et meurt à tes genoux. 6+6 a
Viens, ô toi dont le front | impénétrable et doux 6+6 a
Porte l’accablement | des pesantes années : 6+6 b
Douloureuse, et les traits | mortellement pâlis, 6+6 c
5 Viens, sans autre parfum | dans ta robe à longs plis 6+6 c
Que le souffle des fleurs | depuis longtemps fanées. 6+6 b
Viens, sans fard à ta lèvre | où brûle mon désir, 6+6 a
Sans anneaux, — le rubis, | l’opale et le saphir 6+6 a
Déshonorent tes doigts | laiteux comme la lune, — 6+6 b
10 Et bannis de tes yeux | les reflets du miroir… 6+6 c
Voici l’heure très simple | et très chaste du soir 6+6 c
Où la couleur opprime, | où le luxe importune. 6+6 b
Délivre ton chagrin | du sourire éternel, 6+6 a
Exhale ta souffrance | en un profond appel : 6+6 a
15 Les choses d’autrefois, | si cruelles et folles, 6+6 b
Laissons-les au silence, | au lointain, à la mort… 6+6 c
Dans le rêve qui sait | consoler de l’effort, 6+6 c
Oublions cette fièvre | ancienne des paroles. 6+6 b
Je baiserai tes mains | et tes divins pieds nus, 6+6 a
20 Et nos cœurs pleureront | de s’être méconnus, 6+6 a
Pleureront les mots vils | et les gestes infâmes. 6+6 b
Des vols s’attarderont | dans la paix des chemins… 6+6 c
Tu joindras la blancheur | mystique de tes mains, 6+6 c
Et je t’adorerai, | dans l’ombre où sont les âmes. 6+6 b
mètre profil métrique : 6+6
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