Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
VHR_3/VHR85
Émile VERHAEREN
LES SOIRS
1887
LES SOIRS
I
DÉCORS LIMINAIRES
LES RUES
À coups de flamme errante | au loin, le long des rues, 6+6 a
Les lanternes, debout | sur le bord du trottoir, 6+6 b
S’allument, brusquement, | dans la ville du soir, 6+6 b
Une à une, et dans l’ombre | et les rumeurs décrues. 6+6 a
5 D’un trait — et monotone | et triste, à l’infini, 6+6 a
Toujours mêmes maisons | se succédant, la voie 6+6 b
Tourne vers la banlieue | aride et se reploie, 6+6 b
Comme un coude cassé, | vers un marais jauni. 6+6 a
Et les brumes tout lentement | s’appesantissent 8+4 a
10 Et suspendent leur grand | linceul du haut d’un toit, 6+6 b
Une lune souffrante | et pâle s’entrevoit 6+6 b
Et se mire aux égouts, | où des clartés pourrissent. 6+6 a
Un roulement plaintif | de chariot quinteux 6+6 a
Tout seul dévale et geint | et crie, aux coins des bornes, 6+6 b
15 Et lourdement, et deux | par deux, les chevaux mornes 6+6 b
Heurtent de leurs vieux fers, | le vieux pavé boiteux. 6+6 a
Et dans la brume grise, | un cartouche d’enseigne, 6+6 a
Sous les flammes du gaz, | s’avive et luit encor : 6+6 b
La façade paraît | pleurer des lettres d’or 6+6 b
20 Et les vitres montrer | des cœurs rouges qu’on saigne. 6+6 a
À coups de flamme errante, | au loin, le long des rues, 6+6 a
Les lanternes, debout | sur le bord du trottoir, 6+6 b
S’allument, brusquement, | dans les villes du soir, 6+6 b
Une à une, et dans l’ombre | et les rumeurs décrues. 6+6 a
mètre profil métrique : 6=6
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