Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
VER_33/VER923
Paul VERLAINE
VARIA
1867
GAZETTE RIMÉE
[Les Coulisses parisiennes, 1er octobre 1867]
À M. Francis Magnard
À moi, Francis, deux mots. | — Parle. — Ôte-moi d'un doute. 6+6 a
Tu connais bien Victor ? | — Séjour ? — Non, l'autre. Écoute. 6+6 a
Sais-tu que cet Hugo | fut la même vertu, 6+6 b
Le génie et l'honneur | de son temps ? Le sais-tu ? 6+6 b
5 — Peut-être. — Cette ardeur | que dans mes vers j'apporte, 6+6 a
Sais-tu que c'est son sang . | Le sais-tu ? — Que m'importe, 6+6 a
— Alors pourquoi sur lui, | dans chaque numéro 6+6 b
De l'organe que fut | le premier Figaro 6+6 b
Exténuer, ainsi | que sur la tête more, 6+6 a
10 Ton poing faible, ô Coupeur | qui n'est pas Fenimore ? 6+6 a
Pourquoi, quand tu pourrais, | quand tu devais, Francis, 6+6 b
T'armer de tes ciseaux | et découper dans six 6+6 b
Ou sept journaux des faits | divers dont on s'étonne 6+6 a
Chez les marchands de cuirs | du quartier Tiquetonne 6+6 a
15 Et dont rêve Sarcey, | peut-être, oh ! dis pourquoi, 6+6 b
Quand tu pourrais, ami, | victorieux et coi, 6+6 b
Vivre de ton métier | que Pelloquet souhaite, 6+6 a
Te montrer envieux | de cet humble poëte ? 6+6 a
Va, quitte ces soucis | et reviens au grand art 6+6 b
20 D'offrir à l'abonné | palpitant le moins tard 6+6 b
Et le plus « comme il faut » | possible les nouvelles : 6+6 a
Caissiers prenant le train | de minuit dix, cervelles 6+6 a
Qui sautent, duel de | Paul d'Y avec Alfred 6−6 b
De Xiks, pour les yeux noirs | de la petite Zzed, 6+6 b
25 Et cætera. D'ailleurs | notre Muse, qu'amuse 6+6 a
Beaucoup plus que nos vers | un souper, et qui muse 6+6 a
Toujours devant Samper, | vient de nous planter là 6+6 b
Pour un Chactas ayant | perdu son Atala. 6+6 b
Francis, remplace-la. | Dis-nous, muse amicale, 6+6 a
30 Que voici revenir | ces dames de Cancale, 6+6 a
Duschesne qu'une veste | immuable revêt, 6+6 b
— Gloire du Figaro ! | triomphe de Chevet ! 6+6 b
Les membres du congrès | de Malines, les courses, 6+6 a
Et les grands coups de Bourse | où se vident les bourses, 6+6 a
35 Et Wolff ! Dis-nous aussi | l'Odéon restauré, 6+6 b
Et George Sand et son | Monsieur de Bois Doré ! 6−6 b
Dis-nous Barthélémy | mort et Méry-sur-Oise, 6+6 a
Barrière aussi nerveux | que libre, cherchant noise 6+6 a
Au Siècle, et par delà | des chemins vicinaux 6+6 b
40 Donnant son cœur au fils | de Bondy-les-Tonneaux ! 6+6 b
Dis-nous cela ! dis-nous | cela ! — Mais si ton rêve 6+6 a
Pourtant a soif encor | de la réclame brève 6+6 a
Que Lucrèce, Ruy-Blas, | la Légende, Hernani 6+6 b
Ont acquise autrefois | à cet Hugo fini, 6+6 b
45 Achète ce qu'il faut | pour écrire à Clairville, 6+6 a
Trouve des rimes, bâcle | un drame, un vaudeville, 6+6 a
N'importe quoi, fais des | tirades et prends-moi 6−6 b
Ce lyrisme qui met | le parterre en émoi. 6+6 b
Soi sublime ! Sois grand ! | Enfin fais les Burgraves 6+6 a
50 — Mais non, ne quitte pas | tes besognes plus graves ; 6+6 a
N'écoute pas le chant | suranné des oiseaux ! 6+6 b
Francis, reste Magnard ! | Sculpteur ; à tes ciseaux ! 6+6 b
Voltige, enfant ailé | que gâta la chronique, 6+6 a
De la verve gauloise | à l'humour britannique ; 6+6 a
55 Le public te sera | cent fois reconnaissant. 6+6 b
Pourtant un seul conseil, | dis à Villemessant 6+6 b
Que Bourdin et Jouvin | feraient bien de se taire. 6+6 a
Oh ! dis-lui que Jouvin | est de trop sur la terre ! 6+6 a
Et qu'il est un proverbe | excellent quoique vieux : 6+6 b
60 — Tous les gendres sont bons, | hors le gendre ennuyeux. 6+6 b
Éliséo [Verlaine et Coppée]
mètre profil métrique : 6−6
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