Métrique en Ligne
VAL_5/VAL88
Paul VALÉRY
CORONILLA
1938-1945
II
Poèmes datés
(1938-1943)
Il fait chaud… Je n'ai pas la force de t'écrire, 12
Ni, que tu fusses là, celle de te saisir 12
TOUTE ; Je te prendrais seulement le sourire 12
Comme on respirerait le printemps du plaisir. 12
5 De mes papiers épars le maigre paysage 12
Ne me font point songer de tout autres jardins 12
Si ce n'est de celui qu'annonce ton visage 12
Chère absente exilée aux cieux périgourdins. 12
Que fais-tu de mes seins, de mes flancs, de mes ombres 12
10 Délicieuses, Jeanne, et de tout mon trésor 12
Que tu caches dans on ne sait quels hôtels sombres 12
Ou montres au soleil d'une Dordogne d'or. 12
Songe au saule pleureur qui pleure ses pleurs d'arbre 12
A l'ASesse qui roule absurde et sans objet, 12
15 À l'ennui, veuf de chair, de ta conque de marbre, 12
Au divan rouge où quelque ardeur parfois neigeait. 12
Je te vois grande, belle et nue, Ô Jeanne d'ambre 12
Qui t'envoles superbe à peine après l'amour 12
Et dans l'espace tendre et crème de ta chambre 12
20 Trouves les fruits très doux de la chute du jour. 12
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