Métrique en Ligne
VAL_5/VAL69
Paul VALÉRY
CORONILLA
1938-1945
I
Sonnets à Jean Voilier
À LA PROFONDE ROSE
SOMBRE ET PROFONDE ROSE, ANTRE D'OMBRE ODORANTE, 12
Ô Rose de plaisir, dont le plaisir est pleur, 12
Rose humide d'espoir d'une caresse errante 12
Sur ses bords de calice où la chair se fait fleur, 12
5 D'une eau délicieuse, ô molle Rose, enivre, 12
Jusqu'à l'excès divin du bonheur animal, 12
Un cœur fuyant l'affreuse aventure de vivre 12
Qui boive ce poison de son étrange mal… 12
Laisse fondre sur toi la lèvre favorite 12
10 Dont l'œuvre toute tendre et sinueuse irrite 12
Plus, toujours plus, en toi, toujours plus de douceur ; 12
Tandis que la beauté qui te porte palpite 12
Et palpitante inspire une tendresse sœur 12
Que son soupir appelle et qui se précipite… 12
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