Métrique en Ligne
VAL_5/VAL109
Paul VALÉRY
CORONILLA
1938-1945
II
Poèmes datés
(1938-1943)
Je vais, je viens… Mais voici l'âme 8
Qui doucement s'élève et blâme 8
Tant de tracas de belle femme : 8
Songe, dit-elle, front charmant, 8
5 Songe à la page commencée ; 8
L'amour seul avec la pensée 8
Valent qu'on vive leur tourment. 8
Va, tu te brûles à poursuivre 8
Ce vol des choses dont s'enivre 8
10 N'importe qui, qui ne sait vivre 8
Qu'enivré du n'importe quoi… 8
Choses d'un jour, bouchons sur l'onde ; 8
Mais du souci d'orner leur monde 8
Garde le don qui te fait Toi. 8
15 AIME-TOI, — non toute parée, 8
Teinte en fleur, paupière nacrée, 8
Aux regards comme consacrée, 8
Entre les huîtres et les yeux, 8
Quand, déesse moins que victime, 8
20 Tu m'abandonnes, Moi, l'intime 8
Vertu de tes dons précieux. 8
AIME-MOI dans tes rêveries, 8
Attentives, comme attendries, 8
Quand de pensives pierreries 8
25 Que ta plume tâche à saisir 8
Germent d'un cœur qui les dispose 8
Sur ces beaux draps, azur ou rose, 8
Faits pour le songe et le plaisir. 8
AIME-MOI, c'est aimer toi-même, 8
30 Je veux, mon être, tant je t'aime 8
Que ta beauté soit le poème 8
Dont soit ton cœur le sens profond. 8
Sois joyeuse, mais ne dissipe 8
Jour après jour, ton pur principe 8
35 Pour ces fastes qui se défont. 8
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