Métrique en Ligne
a voyelle stable
er voyelle ambigüe
e "e" masculin
e "e" féminin
e "e" élidé
e "e" ignoré
e "e" écarté
12 longueur métrique
6-6 mètre
ROD_1/ROD36
Georges RODENBACH
Le Règne Du Silence
1891
PAYSAGES DE VILLE
IV
Dans quelque ville morte,au bord de l'eau, vivote 6+6 a
La tristesse de lavieillesse des maisons 6−6 b
À genoux dans l'eau froideet comme en oraisons ; 6+6 b
Car les vieilles maisonsont l'allure dévote, 6+6 a
5 Et, pour endurer mieuxles chagrins qu'elles ont, 6+6 a
Égrènent les pieuxcarillons qui leur sont 6+6 a
Les grains de ferintermittentsd'un grand rosaire. 4+4+4 a
Vieilles maisons, en deuilpour quelque anniversaire, 6+6 a
Et qui, tristes, avecleurs souvenirs divers, 6+6 a
10 N'accueillent plus qu'un peude pauvres et de prêtres. 6+6 b
Ce pendant qu'autrefois,avant les durs hivers, 6+6 a
La jeunesse et l'amourriaient dans leurs fenêtres 6+6 b
Claires comme des yeuxqui n'ont pas vu mourir ! 6+6 a
Mais, depuis lors, ces yeuxdes pensives demeures 6+6 b
15 Dans leurs vitres d'eau frêleont senti dépérir 6+6 a
Tant de visages frais,tant de guirlandes d'heures 6+6 b
Qu'ils en ont maintenantla froideur de la mort ! 6+6 a
(Or mes yeux sont aussiles vitres condamnées 6+6 b
D'une maison en deuildu départ des années) 6+6 b
20 Et c'est pourquoi, du fondde ces lointains du nord, 6+6 a
Je me sens regardépar ces yeux sans envie 6+6 a
Qui ne se tournent plusdu côté de la vie 6+6 a
Mais sont orientésdu côté du tombeau 6+6 a
Yeux des vieilles maisonsdont mes yeux sont les frères, 6+6 b
25 Lassés depuis longtempsdes bonheurs temporaires, 6+6 b
Yeux plus touchants près demourir ! Regard plus beau 6−6 a
De ces maisons qu'on vadétruire en des jours proches ! 6+6 a
Ô profanation !Meurtres avec les pioches 6+6 a
Abattant les vieux mursde qui l'âge avait l'air 6+6 a
30 De devoir les défendreun peu contre ces crimes… 6+6 b
Mais bientôt entrerontles marteaux unanimes 6+6 b
Dans les vieux murs, pourtantsacrés comme une chair 6+6 a
mètre profil métrique : 6=6
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