Métrique en Ligne
a voyelle stable
er voyelle ambigüe
e "e" masculin
e "e" féminin
e "e" élidé
e "e" ignoré
e "e" écarté
12 longueur métrique
6-6 mètre
ROD_1/ROD33
Georges RODENBACH
Le Règne Du Silence
1891
PAYSAGES DE VILLE
I
Dans l'aurore s'éploreun octobre des pierres. 6+6 a
Le vent vindicatif,après tant de saisons, 6+6 b
En des jours gris, des joursde souffrances plénières 6+6 a
Ébranle la langueurdes anciennes maisons 6+6 b
5 Dont le front se lézardeen rides de vieillesse. 6+6 a
Sombres murs avancésen âge ! Vieux logis 6+6 b
De qui l'âme s'attardeaux rideaux défrchis, 6+6 b
Branlants de souvenirset perclus de tristesse, 6+6 a
Qui tamponnent avecde la mousse à leur flanc 6+6 a
10 La blessure au sang vifdes briques s'éraflant; 6+6 a
Vieilles maisons de quiles toitures minées 6+6 a
Voient dépérir, autourdes noires cheminées, 6+6 a
Les tuiles rouges quis'effeuillent lentement 6+6 a
Comme un jardin de grandsgéraniums qui meurent ! 6+6 b
15 Ô déclin des maisons !Ruine ! Dénouement ! 6+6 a
À peine d'autrefoisquelques nymphes demeurent 6+6 b
Aux bas-reliefs fleuris leur printemps dansait ; 6+6 a
On les voit chaque jourse débander ; et c'est 6+6 a
Triste comme un départ,leurs danses finissantes ; 6+6 a
20 Si triste ! Tel un soirde noce ou de moisson 6+6 b
Un faune sur sa flûteessaie encore un son ; — 6+6 b
Mais les nymphes, autour,sont déjà presque absentes, 6+6 a
Mordant un raisin videet noir, par dernier jeu ; 6+6 a
Nymphes de qui la troupea souffert sous la pluie 6+6 b
25 Et dans l'intérieurdes murs est comme enfuie 6+6 b
N'ayant plus que le gesteébauché de l'adieu ! 6+6 a
Car tout s'en va ! Tout meurt !Les pierres sont fanées ; 6+6 a
Les bouquets de sculpture,en débris lents, vont choir, 6+6 b
Comme déguirlandésdu tombeau des années 6+6 a
30 Tant leur effeuillementdans l'air sonore est noir. 6+6 b
C'est un délabrement,une désuétude 6+6 a
De vivre qui les prendet les pousse à la mort 6+6 b
Avec les arbres vieuxen proie au même sort, 6+6 b
C'est l'automne des murs !La bise les dénude ; 6+6 a
35 Déjà les carreaux mortssont sans visage aucun ; 6+6 a
C'est fini, tout espoirde soleil sur les portes ; 6+6 b
Et les pierres déjàse dispersent en un 6+6 a
Unanime et frileuxdépart de feuilles mortes ! 6+6 b
mètre profil métrique : 6+6
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