Métrique en Ligne
a voyelle stable
er voyelle ambigüe
e "e" masculin
e "e" féminin
e "e" élidé
e "e" ignoré
e "e" écarté
12 longueur métrique
6-6 mètre
PRU_2/PRU62
René-François SULLY PRUDHOMME
Les Solitudes
1867
UN EXIL
Je plains les exilésqui laissent derrière eux 6+6 a
L'amour et la beautéd'une amante chérie ; 6+6 b
Mais ceux qu'elle a suivisau désert sont heureux : 6+6 a
Ils ont avec la femmeemporté la patrie. 6+6 b
5 Ils retrouvent le jourde leur pays natal 6+6 a
Dans la clarté des yeuxqui leur sourient encore, 6+6 b
Et des champs paternels,sur un front virginal, 6+6 a
Les lis abandonnésrecommencent d'éclore. 6+6 b
Le ciel quitté les suitsous les nouveaux climats ; 6+6 a
10 Car l'amante a gardé,dans l'âme et sur la bouche, 6+6 b
Un fidèle refletdes soleils de là-bas 6+6 a
Et les anciennes nuitspour la nouvelle couche. 6+6 b
Je ne plains point ceux-là ;ceux-là n'ont rien perdu : 6+6 a
Ils vont, les yeux raviset les mains parfumées 6+6 b
15 D'un vivant souvenir !Et tout leur est rendu, 6+6 a
Saisons, terre et famille,au sein des bien-aimées. 6+6 b
Je plains ceux qui, partant,laissent, vraiment bannis, 6+6 a
Tout ce qu'ils possédaientsur terre de céleste ! 6+6 b
Mais plus encor, s'il n'adans son propre pays 6+6 a
20 Point d'amante à pleurer,je plains celui qui reste. 6+6 b
Ah ! Jour et nuit chercherdans sa propre maison 6+6 a
Cet être nécessaire,une amante chérie ! 6+6 b
C'est plus de solitudeavec moins d'horizon ; 6+6 a
Oui, c'est le pire exil,l'exil dans la patrie. 6+6 b
25 Et ni le ciel, ni l'air,ni le lis virginal, 6+6 a
Ni le champ paternel,n'en guérissent la peine : 6+6 b
Au contraire, l'amourtendre du sol natal 6+6 a
Rend l'absente plus douceau cœur et plus lointaine. 6+6 b
mètre profil métrique : 6+6
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