Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
MIC_1/MIC19
Louise MICHEL
ŒUVRES POSTHUMES
1900-1910
AVANT LA COMMUNE
À VICTOR HUGO
LE POÈTE
À toi qui dans les bois fais comme l’eau des cieux,
Tomber de veine en veine un vers mystérieux.
Victor Hugo.
Dans la poudreuse ornière, | assis sur son vieux char, 6+6 a
S’endormait le Génie, | et l’antique nectar 6+6 a
De ses dieux décrépits | s’échappait des amphores. 6+6 b
Le Pinde avait perdu | tous ses échos sonores, 6+6 b
5 Et les jeunes sylvains | et les zéphyrs ailés 6+6 c
Dormaient sous les lauriers, | près des faunes glacés, 6+6 c
Quand vint un être étrange : | il avait à la fois 6+6 a
Tout l’amour dans son cœur, | tout le ciel dans sa voix. 6+6 a
Tantôt elle semblait | le tonnerre qui gronde, 6+6 b
10 Tantôt se confondait | avec la brise et l’onde. 6+6 b
Sur l’aride granit | semant le laurier, 6+6 c
Et de son onde pure vainquant le dur acier. 13 c
Chaussant l’éperon d’or | des hardis chevaliers, 6+6 a
Il saisit le vieux char, | fit bondir les coursiers, 6+6 a
15 Et délivrant du frein | leurs bouches écumantes, 6+6 b
Livrant aux ouragans | leurs crinières flottantes, 6+6 b
On le vit s’élancer, | vainqueur audacieux, 6+6 a
Plus avant que le gouffre | et plus haut que les cieux, 6+6 a
Et, passant dans l’orage | et la nuée ardente, 6+6 b
20 Jusque dans les soleils | aller dresser sa tente. 6+6 b
Ainsi, poète, je te vois 8 a
Au-dessus de nous tous, | notre maître suprême ; 6+6 b
Ainsi je crois en toi, | comme au destin lui-même. 6+6 b
C’est pourquoi j’ai besoin parfois 8 a
25 D’élever, tout à coup | rêveuse, inquiète même, 6+6 b
Mes colères d’enfant, | de te les dire à toi, 6+6 c
Et de demander compte | à quelque obscure loi. 6+6 c
mètre profils métriques : 8, 6+6, (13)
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