Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
MEN_4/MEN38
Catulle MENDÈS
LE SOLEIL DE MINUIT
1875
Qu'est-ce donc qu'a la nuit ? | un lent reflux circule 6+6 a
Dans la paix du livide | et stagnant crépuscule ; 6+6 a
Et comme soulevé | par des ensevelis 6+6 b
Le blanc linceul du Nord | s'émeut en ses grands plis. 6+6 b
5 C'est qu'une rougeur naît, | vers l'est, dans la pénombre ; 6+6 a
Tel transpire un rayon | du sépulcre moins sombre, 6+6 a
Quand le ressuscité | qui traîne un long lambeau 6+6 b
Lève sur les degrés | la lampe du tombeau ! 6+6 b
La rougeur s'épaissit, | s'élargit, veut éclore, 6+6 a
10 Pousse, opaque rondeur, | les ombres, croît encore, 6+6 a
Plane ! et domine au loin | les polaires pâleurs. 6+6 b
C'est le soleil nocturne, | effroi des loups hurleurs ! 6+6 b
Sur un blême sommet | d'où la nuit se reploie 6+6 a
L'astre, pesant, séjourne, | et, large et plein, rougeoie. 6+6 a
15 Fuite blanche, une brusque | avalanche, par bonds, 6+6 b
Roule, revient, ressaute | et croule aux vais profonds : 6+6 b
L'orbe morne, vermeil | dans l'ombre refoulée, 6+6 a
Dégorge sur la neige | une rose coulée. 6+6 a
mètre profil métrique : 6+6
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