Métrique en Ligne
a voyelle stable
er voyelle ambigüe
e "e" masculin
e "e" féminin
e "e" élidé
e "e" ignoré
e "e" écarté
12 longueur métrique
6-6 mètre
LOU_1/LOU16
Pierre LOUŸS
ŒUVRES COMPLÈTES
TOME XIII
POÉSIES
1888-1920
PREMIERS VERS
PREMIÈRE SEXTINE
Des frissons froids, plissésbrusquement sur la mer ; 6+6 a
Le blanc silence ; un ventdésolé : c’est l'hiver. 6+6 a
Le crépuscule éteintqui sombre dans la nue 6+6 b
A fini d’éclairerles flots de teintes chair ; 6+6 a
5 Et le soleil est mortdans la profondeur nue 6+6 b
Parmi les frondaisonsde la flore inconnue. 6+6 b
Alors, dans le silence,une voix inconnue 6+6 a
S’éleva lentement ;et je vis de la mer 6+6 b
Surgir une sirène,incorruptible et nue, 6+6 a
10 Qui parmi le brouillardépars au vent d’hiver 6+6 b
Avait des fleurs de givreaux pointes de sa chair 6+6 b
Et s’argentait plus blancheaux blancheurs de la nue. 6+6 a
Une bourrasque vintqui dissipa la nue. 6+6 a
Tout s’éclaircit. Je visresplendir l’Inconnue. 6+6 a
15 La banquise était moinsneigeuse que sa chair. 6+6 b
Elle errait comme un blocde glace dans la mer, 6+6 b
Sous la lueur navranteet morte de l’hiver 6+6 b
Dressant hors des flots noirssa virginité nue. 6+6 a
Et vers les cieux lointains,vers la nuit vide et nue, 6+6 a
20 Vers les astres rêvés,obscurcis par la nue, 6+6 a
Mondes cristallisésdans l’éternel hiver, 6+6 b
Vers l’éther pur souffleune brise inconnue, 6+6 a
Vers un bleu plus profondque le bleu de la mer, 6+6 b
Dans un baiser plus longque les baisers de chair. 6+6 b
25 Elle, avec un frissonqui fit trembler sa chair 6+6 a
De sa jambe splendideà son épaule nue, 6+6 b
Émergea tout entièreet prit pied sur la mer. 6+6 a
La désolationqui tombait de la nue 6+6 b
Semblait ravir son corpsd’une joie inconnue, 6+6 b
30 Et ses yeux grands ouvertsne voyaient pas l’hiver. 6+6 a
Elle exultait ainsi,toutes les nuits d’hiver, 6+6 a
Sous l’ouragan glacépétrifiait sa chair 6+6 a
Et plongeait comme un rocdans la mer inconnue. 6+6 b
Mais seule, cette nuit,sur l’immensité nue 6+6 b
35 Elle monta,resplendissante,vers la nue 4+4+4 b
Et disparut, laissantl’ombre envahir la mer. 6+6 a
La mer sombre repritsa tristesse d’hiver. 6+6 1
Dans la nue avait fuisa déesse de chair, 6+6 1
Et l’onde nue hurlaitune plainte inconnue. 6+6 2
mètre profil métrique : 6=6
logo du CRISCO logo de l'université