Métrique en Ligne
a voyelle stable
er voyelle ambigüe
e "e" masculin
e "e" féminin
e "e" élidé
e "e" ignoré
e "e" écarté
12 longueur métrique
6-6 mètre
LFT_4/LFT473
Jean de LA FONTAINE
ŒUVRES DIVERSES II
1656-1696
LETTRES À DIVERS
XI
A M. DE MAUCROIX
RELATION D'UNE FÊTE DONNÉE A VAUX
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
 Tous les sens furent enchantés ; 8 a
 Et le régal eut des beautés 8 a
 Dignes du lieu, dignes du mtre, 8 a
 Et dignes de leurs majestés, 8 b
5  Si quelque chose pouvoit l'être. 8 a
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
 Toutes entre elles de beauté 8 b
Contestèrent aussichacune à sa manière ; 6+6 c
La reine avec ses filscontesta de bonté ; 6+6 b
Et Madame, d'éclatavecque la lumière. 6+6 c
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
10  En cet endroit,qui n'est pas le moins beau 4+6 a
 De ceux qu'enfermeun lieu si délectable, 4+6 b
Au pied de ces sapinset sous la grille d'eau, 6+6 a
 Parmi la frcheur agréable 8 b
Des fontaines, des bois,de l'ombre et des zéphyrs, 6+6 a
15  Furent préparés les plaisirs 8 a
 Que l'on gta cette soirée. 8 a
De feuillages touffusla scène étoit parée, 6+6 a
 Et de cent flambeaux éclairée : 8 a
Le ciel en fut jaloux.Enfin figure-toi 6+6 a
20  Que lorsqu'on eut tiré les toiles, 8 b
Tout combattit à Vauxpour le plaisir du roi : 6+6 a
La musique, les eaux,les lustres, les étoiles. 6+6 b
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
On vit des rocs s'ouvrir,des termes se mouvoir, 6+6 a
Et sur son piédestaltourner mainte figure. 6+6 b
25  Deux enchanteurs pleins de savoir 8 a
 Firent tant, par leur imposture, 8 b
 Qu'on crut qu'ils avoient le pouvoir 8 a
 De commander à la nature. 8 b
L'un de ces enchanteursest le sieur Torelli, 6+6 a
30 Magicien expert,et faiseur de miracles ; 6+6 b
Et l'autre, c'est Le Brun,par qui Vaux embelli 6+6 a
Présente aux regardantsmille rares spectacles : 6+6 b
Le Brun dont on admireet l'esprit et la main, 6+6 a
Père d'inventionsagréables et belles, 6+6 b
35 Rival des Raphaëls,successeur des Apelles, 6+6 b
Par qui notre climatne doit rien au romain. 6+6 a
Par l'avis de ces deuxla chose fut réglée. 6+6 a
 D'abord aux yeux de l'assemblée 8 a
 Parut un rocher si bien fait, 8 a
40  Qu'on le crut rocher en effet ; 8 a
Mais, insensiblementse changeant en coquille, 6+6 a
 Il en sortitune nymphe gentille 4+6 a
 Qui ressembloit à la Béjart, 8 a
 Nymphe excellente dans son art, 8 a
45  Et que pas une ne surpasse. 8 a
Aussi récita-t-elleavec beaucoup de grace 6+6 a
On prologue, estimél'un des plus accomplis 6+6 a
 Qu'en ce genre on pût écrire, 7 b
 Et plus beau que je ne dis, 7 a
50  Ou bien que je n'ose dire ; 7 b
 Car il est de la façon 7 c
 De notre ami Pellisson. 7 c
 Ainsi, bien que je l'admire, 7 b
 Je m'en tairai,puisqu'il n'est pas permis 4+6 a
55  De louer ses amis. 6 a
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
 C'est un ouvrage de Molière. 8 a
 Cet écrivain par sa manière 8 a
 Charme à présent toute la cour. 8 a
 De la façon que son nom court, 8 a
60  Il doit être par delà Rome : 8 a
 J'en suis ravi, car c'est mon homme. 8 a
 Te souvient-il bien qu'autrefois, 8 a
 Nous avons conclu d'une voix 8 a
 Qu'il alloit ramener en France 8 a
65  Le bon gt et l'air de Térence ? 8 a
 Plante n'est plus qu'un plat bouffon, 8 a
 Et jamais il ne fit si bon 8 a
 Se trouver à la comédie ; 8 a
 Car ne pense pas qu'on y rie 8 a
70  De maint trait jadis admiré, 8 a
 Et bon IN ILLO TEMPORE ; 8 a
 Nous avons changé de méthode ; 8 a
 Jodelet n'est plus à la mode, 8 a
 Et maintenant il ne faut pas 8 a
75  Quitter la nature d'un pas. 8 a
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
 Je voudrois bien t'écrire en vers 8 a
 Tous les artifices divers 8 a
 De ce feu le plus beau du monde, 8 a
 Et son combat avecque l'onde, 8 a
80  Et le plaisir des assistants. 8 a
 Figure-toi qu'en même temps 8 a
 On vit partir mille fusées, 8 a
 Qui par des routes embrasées 8 a
 Se firent toutes dans les airs 8 a
85  Un chemin tout rempli d'éclairs, 8 a
 Chassant là nuit, brisant ses voiles. 8 a
 As-tu vu tomber des étoiles ? 8 a
 Tel est le sillon enflammé, 8 a
 Ou le trait qui lors est formé. 8 a
90  Parmi ce spectacle si rare, 8 a
 Figure-toi le tintamare, 8 a
 Le fracas et les sifflements 8 a
 Qu'on entendoit à tous moments. 8 a
 De ces colonnes embrasées 8 a
95  Il renaissoit d'autres fusées, 8 a
 Ou d'autres formes de pétard, 8 a
 Ou quelque autre effet de cet art ; 8 a
 Et l'on voyoit régner la guerre 8 a
 Entre ces enfants du tonnerre, 8 a
100  L'un contre l'autre combattant. 8 a
 Voltigeant et pirouettant, 8 a
 Faisant un bruit épouvantable, 8 a
 C'est-à-dire un bruit agréable. 8 a
 Figure-toi que les échos 8 a
105  N'ont pas un moment de repos, 8 a
 Et que le chœur des Néréides 8 a
 S'enfuit sous ses grottes humides. 8 a
 De ce bruit Neptune étonné 8 a
 t craint de se voir détrôné, 8 a
110  Si le monarque de la France 8 a
 N't rassuré, par sa présence, 8 a
 Ce dieu des moites tribunaux. 8 a
 Qui crut que les dieux infernaux 8 a
 Venoient donner des sérénades 8 a
115  A quelques unes des Naïades. 8 a
 Enfin, la peur l'ayant quitté, 8 a
 Il salua Sa Majesté : 8 a
 Je n'en vis rien, mais il n'importe. 8 a
 Le raconter de cette sorte 8 a
120  Est toujours bon ; et quant à toi, 8 a
 Ne t'en fais pas un point de foi. 8 a
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Ces chevaux qui jadisun carrosse tirèrent, 6+6 a
Et tirent maintenantla barque de Caron, 6+6 b
 Dans les fossés de Vaux tombèrent, 8 a
125  Et puis de là dans l'Achéron. 8 b
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
mètre profils métriques : 8, 7, 6+6, 4+6, (6)
logo du CRISCO logo de l'université