Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
LAP_14/LAP229
Victor de LAPRADE
VARIA
1844-1879
XXIV
L'ÉVÊQUE D'ORLÉANS
Un grand Évêque, un grand Français.
De la France et du Christ, | nous qui suivons l'enseigne, 6+6 a
Sachons bien quel vaillant | repose en ce cercueil : 6+6 b
De nos jours où le bras | fléchit, où l'honneur saigne, 6+6 a
Jamais soldats sans chefs | n'ont mené si grand deuil. 6+6 b
5 La bataille est plus âpre | et le péril augmente ! 6+6 a
Où sont le fier évêque | et le fier chevalier 6+6 b
Qui nous illuminaient | dans la sombre tourmente 6+6 a
Et nous guidaient d'un geste | ardent et familier ? 6+6 b
Dans nos combats pour Dieu, | pour les libertés saintes, 6+6 a
10 La mitre étincelait | à côté du haubert ; 6+6 b
Et ces chères clartés | parmi nous sont éteintes… 6+6 a
Dupanloup a rejoint, | là-haut, Montalemhert ! 6+6 b
Ah ! celui-là, c'était | un évêque, un apôtre 6+6 a
Tendre et fort, vigilant | à garder son troupeau ; 6+6 b
15 C'était un cœur français | battant comme le nôtre 6+6 a
Un citoyen fidèle | au pays, au drapeau ! 6+6 b
Celui-là n'a jamais, | d'ineptes flatteries, 6+6 a
Encensé devant Dieu | les vainqueurs de hasard ; 6+6 b
Pour quelques pans de murs | ou quelques broderies, 6+6 a
20 Il n'abaissa jamais | sa croix devant César. 6+6 b
Il la porta bien lourde | à ses fortes épaules ; 6+6 a
Étant, comme jadis | ses saints prédécesseurs, 6+6 b
Un rude champion | du paysan des Gaules 6+6 a
Contre les proconsuls | et les envahisseurs. 6+6 b
25 Nul au temps d'Atrila, | des Huns et des Tartares, 6+6 a
Des froids Teutons, pillards | aujourd'hui comme hier, 6+6 b
Nul n'a fait, d'un seul geste | effrayant les Barbares, 6+6 a
Parler à l'Évangile | un langage plus fier. 6+6 b
Insultez-le, ce père | et soldat de l'Église, 6+6 a
30 Vous qu'on a vus dix ans | platement à genoux 6+6 b
D'un despote imbécile | adorer la sottise… 6+6 a
Insultez ce grand mort, | il vous fait honte à tous ! 6+6 b
Mais toi qui tiens déjà | la couronne et la palme. 6+6 a
Pardonne, ô bon pasteur, | à ton fils irrité ! 6+6 b
35 Vieux et près de te suivre | il nous sied d'être calme, 6+6 a
Répands, répands sur nous | ta vive charité. 6+6 b
Toi qui connus si bien | l'âme de notre France, 6+6 a
Ne lui montrais-tu pas | pour patronne et pour sœur 6+6 b
La vierge, le héros | fait à sa ressemblance, 6+6 a
40 Qui lutta, qui souffrit | avec tant de douceur ! 6+6 b
C'est toi qui, devançant | l'Église universelle. 6+6 a
As dressé son premier | et son plus ferme autel 6+6 b
A sainte Jeanne d'Arc | la sublime Pucelle ; 6+6 a
Ton nom reste gravé | sur ce bronze immortel. 6+6 b
45 Je vous vois, près du Christ, | priant pour la patrie, 6+6 a
Toi l'Évêque et la Vierge, | et le preux Chevalier.., 6+6 b
Tu bénis de là-haut | cette France meurtrie 6+6 a
Que, même dans le ciel, | on ne peut oublier. 6+6 b
Tes traces sont partout, | au Forum, dans les temples. 6+6 a
50 Dans tout ce qui m'émeut, | moi chrétien, moi Français, 6+6 b
Et mieux que des discours | tu laisses des exemples ; 6+6 a
Tu montras le devoir, | qu'importe le succès ! 6+6 b
Va ! tu survis ! hélas ! | nul n'est plus de ta taille ; 6+6 a
Mais ta race subsiste | et tes fils sont nombreux : 6+6 b
55 Ce soir pour le travail, | demain pour la bataille. 6+6 a
Ton indomptable esprit | bouillonne encor chez eux ! 6+6 b
Ils retiennent de toi | la sincérité fière ; 6+6 a
Ton génie est au ciel | envolé sans retour. 6+6 b
Mais nous avons ta foi, | ton espoir, ta bannière, 6+6 a
60 El nous t'imiterons | dans ton ardent amour. 6+6 b
Amis ! le jour viendra | des victoires complètes, 6+6 a
Si de l'enthousiasme | on garde encor le feu… 6+6 b
Brisés, vaincus, servons, | comme ces grands athlètes. 6+6 a
Jusqu'au dernier soupir, | servons la France et Dieu. 6+6 b
mètre profil métrique : 6+6
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