LIVRE QUATRIÈME |
HARMONIE XII |
LA MORT DE JONATHAS, FILS DE SAÜL |
FRAGMENT D'UNE TRAGÉDIE BIBLIQUE |
La scène représente un champ de bataille jonché de morts.
Il est nuit.
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SCÈNE IV |
Jonathas blessé, soutenu par un vieillard, sou écuyer, entre par le côté opposé de la scène. |
JONATHAS, ESDRAS, ÉCUYER DE JONATHAS. |
JONATHAS, avançant avec peine. |
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Où sommes-nous, Esdras ? où conduis-tu mes pas ? |
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Laisse-moi ! — Tous tes soins ne me sauveront pas ! |
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Mon sang coule à longs flots ! — Mes yeux s'appesantissent, |
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Et mes genoux sans force à chaque pas fléchissent ! |
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ESDRAS, s' efforçant de le conduire plus loin. |
5 |
Rappelez, ô mon fils ! un reste de chaleur ! |
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Ne tombez pas vivant dans les mains du vainqueur ! |
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Encore quelques pas ! |
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JONATHAS, essayant en vain de marcher. |
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Encore quelques pas ! Ma force m'abandonne ! |
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Sous la main du trépas mon cœur serré frissonne ! |
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C'en est fait ! je succombe ! |
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ESDRAS, désespéré. |
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C'en est fait ! je succombe ! O mortelle douleur ! |
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10 |
Il tombe ! et je n'ai pu prévenir son malheur ! |
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A mon maître expirant donner des soins utiles, |
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Ni d'un fardeau si cher charger mes bras débiles ! |
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Ah ! malheureux vieillard ! loin de le secourir, |
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Hélas ! à ses côtés tu ne peux que mourir ! |
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JONATHAS, avec effort. |
15 |
Écoute, cher Esdras, ma dernière prière : |
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Si cette nuit fatale… épargne au moins mon père, |
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Raconte-lui ma mort ; dis-lui que Jonathas |
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N'est pas tombé sans gloire en ses premiers combats. |
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Dis-lui que pour David j'implore sa clémence, |
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20 |
Que le Seigneur sur moi venge son innocence, |
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Que je meurs sans me plaindre, et qu'en le bénissant. |
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Pour son peuple et pour lui j'ai versé tout mon sang ! |
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ESDRAS, baigné de larmes. |
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Quoi ! je verrais mourir celui que j'ai vu naître ! |
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Ai-je donc tant vécu pour survivre à mon maître ? |
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25 |
O douleur ! — Mais le ciel peut prolonger vos jours : |
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Si l'aurore vers nous ramenait du secours ? |
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Si quelque fugitif, aidant mon bras débile, |
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Vous portait avec moi vers un plus sûr asile ? |
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J'écoute. — Mais partout un silence de mort !… |
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JONATHAS. |
30 |
Va ! je n'attends plus rien des hommes ni du sort ; |
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Si seulement, ah Dieu ! si je pouvais encore |
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Étancher d'un peu d'eau la soif qui me dévore ! |
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ESDRAS, parcourant la scène. |
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Hélas ! j'en cherche en vain. Dans ces arides lieux, |
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Nulle fontaine, ô ciel ! ne réjouit mes yeux ; |
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35 |
D'aucune source au loin je n'entends le murmure ; |
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Pas une goutte d'eau sur la pâle verdure ! |
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JONATHAS. |
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Eh bien ! tiens, prends mon casque, et là, dans le vallon |
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Descends et remplis-le des ondes du Cédron. |
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ESDRAS, prenant le casque et s'éloignant. |
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Faut-il le laisser seul ! O tardive vieillesse ! |
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40 |
O Dieu ! rends à mes pas la force et la vitesse. |
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SCÈNE V |
JONATHAS, SEUL. |
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Dérobez-moi, Seigneur, aux yeux des Philistins ! |
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Ne laissez pas tomber mes restes dans leurs mains ! |
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Ne livrez pas mes os à la terre étrangère ; |
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Laissez au moins ma cendre à mon malheureux père ! |
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45 |
Mon père ! Ah ! qu'ai-je dit ? Dans ce moment, hélas ! |
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il tombe ! il meurt peut-être en nommant Jonathas ! |
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Où donc était David ?… Micol ! sœur adorée ! |
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Combien tu pleureras ma mort prématurée !… |
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Le Seigneur Ta voulu ! béni soit le Seigneur !… |
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50 |
Esdras !… il ne vient pas… Une molle langueur |
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Efface par degrés ma mémoire et mes peines ; |
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Un calme inattendu se répand dans mes veines ; |
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Mes yeux appesantis succombent au sommeil !… |
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Esdras viendra trop tard… Seigneur ! sois mon réveil ! |
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(Il s'endort, étendu au pied d'un arbre.) |
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SCÈNE VI |
JONATHAS, ENDORMI ; SAUL, FUGITIF, ARRIVANT LENTEMENT SUR LA SCÈNE SANS VOIR SON FILS. |
55 |
Où fuir ?… où retrouver dans ces ombres funestes |
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De mes guerriers détruits les déplorables restes ? |
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Sous le fer ennemi sont-ils donc tombés tous ? |
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Et moi, qui les bravais, seul j'échappe à leurs coups !… |
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(Il cherche à reconnaître le lieu où il se trouve.) |
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Où suis-je ?… c'est le camp ! voici ces mêmes tentes, |
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60 |
Muettes maintenant, naguères si bruyantes !.,. |
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Peuple qu'entre mes mains le ciel avait remis. |
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C'est donc là ce retour que je t'avais promis ? |
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Qu'un moment a changé ton héros et ton maître ! |
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D'une heure à l'autre, ô ciel ! qui peut le reconnaître |
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65 |
Où sont tous tes enfants, dont les cris belliqueux |
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Réjouissaient mon camp ? — Je te reviens sans eux ! |
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Seul je vis ! — et le ciel, constant à me poursuivre, |
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M'arrache le triomphe et me condamne à vivre ! |
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Et je vivrais ! — O honte ! et je viendrais m'offrir |
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70 |
A la pitié d'un peuple ardent à m'avilir ? |
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A l'orgueilleux dédain des fils du sanctuaire ? |
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Lâches, qu'enhardirait l'excès de ma misère, |
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Et qui, sur mes malheurs mesurant leur affront, |
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D'un reste de bandeau dépouilleraient mon front ! |
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75 |
Non, non ; plutôt cent fois de ma main forcenée. |
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Moi-même, en roi, du moins, faire ma destinée. |
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Et puisque Dieu l'emporte, et qu'il est le plus fort. |
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Chercher contre sa haine un abri dans la mort ! |
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(Il tire son épée.) |
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Frappons ! — Mais Jonathas peut-être vit encore ! |
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80 |
Faut-il l'abandonner au rival qui l'abhorre ? |
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Comment ce faible enfant, de traîtres entouré, |
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Sortirait-il du piège à ses pas préparé ? |
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Que recueillera-t-il de mon triste héritage ? |
6+6 |
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Un trône s'écroulant, la honte et l'esclavage ! |
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85 |
Non, non ; bravons pour lui les derniers coups du sort ! |
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Vivons, puisqu'il le faut pour prévenir sa mort ! |
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Malgré le ciel encor conservons l'espérance ! |
6+6 |
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Aux destins, jusqu'au bout, opposons ma constance, |
6+6 |
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Et s'il me faut tomber, eh bien ! tombant en roi, |
6+6 |
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90 |
Que toute ma maison s'engloutisse avec moi ! |
6+6 |
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(Saül cherche une issue et s'approche du sycomore au pied duquel son fils est étendu et endormi.) |
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— Mais où porter mes pas ? — où le chercher ? — L'aurore |
6+6 |
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Sur ces sommets sanglants ne brille point encore ! |
6+6 |
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Qui sait si ses rayons ne me montreront pas |
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Parmi des mots ?..Grand Dieu ! sauve au moins Jonathas ! |
6+6 |
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JONATHAS, à ce mot se réveillant ; à demi voix. |
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Où suis-je ? — Quelle voix m'a nommé ? |
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SAÜL, étonné. |
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Où suis-je ? — Quelle voix m'a nommé ? Qui soupire ? |
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Parle ! qui que tu sois, que fais-tu là ? |
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(Il s'approche précipitamment de L'arbre.) |
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JONATHAS. |
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Parle ! qui que tu sois, que fais-tu là ? J'expire ! |
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JONATHAS. |
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Quels accents !… C'est Saül !… |
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SAÜL, éperdu. |
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Quels accents !… C'est Saül !… Est-il vrai ? Jonathas ! |
6+6 |
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SAÜL, se précipitant sur son fils. |
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C'est moi ! Je te retrouve ! |
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JONATHAS. |
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C'est moi ! Je te retrouve ! Et je meurs dans vos bras ! |
6+6 |
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Mais avant de fermer mes yeux à la lumière. |
6+6 |
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100 |
Que le ciel soit loué, j'ai pu bénir mon père ! |
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SAÜL. |
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Que vois-je ! ô malheureux, il nage dans son sang ! |
6+6 |
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C'est donc ainsi, grand Dieu ! que ta main me le rend ! |
6+6 |
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Quel monstre l'a frappé ? N'est-il plus d'espérance ? |
6+6 |
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Faut-il mourir aussi ? |
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JONATHAS. |
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Faut-il mourir aussi ? Vivez pour ma vengeance ! |
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105 |
Vivez ; n'espérez pas de conserver mes jours ; |
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L'instant où je vous parle en achève le cours ! |
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Accordez-moi du moins une dernière grâce : |
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Que d'un fils expirant David prenne la place ; |
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Dieu le chérit, et Dieu rejette votre fils, |
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110 |
Respectons ses décrets ! je meurs et les bénis ! |
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SAÜL. |
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Quoi ! ce nom détesté dans ta bouche est encore ? |
6+6 |
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Dieu le chérit !… Eh bien ! c'est pourquoi je l'abhorre ! |
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C'est pour lui que de Dieu les décrets inhumains |
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Ont brisé cette nuit mon sceptre dans mes mains ! |
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115 |
C'est pour lui que tu meurs, c'est pour lui que je tombe, |
6+6 |
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C'est lui qui doit fonder son trône sur ta tombe ! |
6+6 |
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Et tu veux… ! Ah ! plutôt dans son sein abhorré |
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Que ne puis-je plonger ce fer désespéré ! |
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L'en retirer fumant pour l'y plonger encore ; |
6+6 |
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120 |
Voir couler dans le tien tout ce sang que j'abhorre ; |
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Et lorsque sous mes coups son sang aurait coulé, |
6+6 |
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Me frapper à mon tour et mourir consolé ! |
6+6 |
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( Un moment de silence. ) |
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— Mais je ne verrai pas son supplice ! — Le lâche |
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Laisse tout faire au ciel ; il triomphe et se cache ! |
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125 |
Il craint ce bras débile ! il attend pour venir |
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Qu'un traître de ma perte aille le prévenir ! |
6+6 |
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Qu'il vienne, il en est temps, saisir cette couronne |
6+6 |
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Qui tombe de mon front et que son Dieu lui donne ! |
6+6 |
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Qu'il vienne rechercher parmi ces flots de sang |
6+6 |
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130 |
Ce sceptre abandonné, ce trône qui l'attend ! |
6+6 |
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Le voici ! — Viens régner sur ces champs de carnage ; |
6+6 |
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Viens recueillir de moi cet horrible héritage ; |
6+6 |
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Prends ma place, perfide ! et sur ces tristes bords |
6+6 |
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Règne sur des déserts, des débris et des morts ! |
6+6 |
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JONATHAS. |
135 |
Malheureux père ! au nom de mon heure suprême, |
6+6 |
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Épargnez-moi ! — Vivez et rentrez en vous-même ; |
6+6 |
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N'irritez pas un Dieu si sévère pour nous. |
6+6 |
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Et par le repentir désarmez son courroux ! |
6+6 |
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SAÜL. |
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Et que me peut ton Dieu ? que me fait sa colère ? |
6+6 |
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140 |
A son courroux enfin que reste-t-il à faire ? |
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Près du corps déchiré de mon fils expirant |
6+6 |
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Il m'entraîne, il me voit, il doit être content ! |
6+6 |
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— Va ! tant que j'espérai de conserver ta vie, |
6+6 |
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J'ai craint ce Dieu, mon fils ; tu meurs, je le défie ! |
6+6 |
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145 |
Sa cruauté ne peut accroître mon tourment ! |
6+6 |
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|
Je tombe sous ses coups, mais en le blasphémant ! |
6+6 |
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JONATHAS. |
|
O ciel ! à nos malheurs n'ajoutez pas ce crime ! |
6+6 |
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|
— Contentez-vous, ô Dieu ! d'une seule victime ; |
6+6 |
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|
Que mon sang vous apaise, et que mon père… ! |
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SAÜL, furieux. |
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Que mon sang vous apaise, et que mon père… ! Non ! |
6+6 |
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150 |
Non ! je ne veux de toi ni bienfait ni pardon ! |
6+6 |
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Dieu cruel ! Dieu de sang ! je te brave et t'outrage ! |
6+6 |
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Tout ton pouvoir ne peut avilir mon courage ! |
6+6 |
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Tu l'emporte, il est vrai ; mais lorsque tu m'abats, |
6+6 |
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|
Je me relève encor pour insulter ton bras ! |
6+6 |
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155 |
Je ne me repens pas des crimes de ma vie ; |
6+6 |
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|
C'est toi qui les commis et qui les justifie ! |
6+6 |
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|
C'est toi qui, de mes jours constant persécuteur, |
6+6 |
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|
As semé sous mes pas les pièges du malheur ! |
6+6 |
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|
Et si l'excès des maux a produit l'injustice, |
6+6 |
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160 |
Tu fus de mes forfaits la cause et le complice ! |
6+6 |
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|
— Tu les punis pourtant ! — Tu les punis en moi ! |
6+6 |
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|
Mais je les vois ailleurs récompensés par toi ! |
6+6 |
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|
Ce qui fut crime en l'un chez un autre est justice ! |
6+6 |
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La vertu n'est qu'un nom ! ta loi n'est qu'un caprice ! |
6+6 |
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165 |
Et ton pouvoir cruel n'a formé les humains |
6+6 |
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|
Que pour persécuter l'ouvrage de tes mains ! |
6+6 |
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Eh bien ! par mon supplice exerce ta puissance ! |
6+6 |
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|
Assouvis tes regards, jouis de ma souffrance ! |
6+6 |
|
|
Jouis ! mais hâte-toi de l'épuiser sur moi ; |
6+6 |
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170 |
Le néant où je cours va m'arracher à toi ! |
6+6 |
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|
JONATHAS, d'une voix éteinte. |
|
O blasphème ! — Épargnez, Dieu clément !… O mon père ! |
6+6 |
|
|
Que cet égarement rend ma mort plus amère ! |
6+6 |
|
|
— Ne vous souvenez pas, Seigneur, de ces discours ! |
6+6 |
|
|
Seigneur, votre justice a compté tous nos jours ! |
6+6 |
|
175 |
Nos destins sont écrits dans vos lois éternelles, |
6+6 |
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|
Nos mérites pesés dans vos mains immortelles ! |
6+6 |
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|
L'homme, œuvre de ces mains, pourra-t-il murmurer ? |
6+6 |
|
|
Osera-t-il juger ce qu'il doit adorer ? |
6+6 |
|
|
Ah ! si la nuit des sens ici nous presse encore, |
6+6 |
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180 |
La mort ouvre nos yeux à l'éternelle aurore ! |
6+6 |
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|
Je la sens ! ô Saül ! quelle immense clarté ! |
6+6 |
|
|
Mon père ! jour divin ! céleste vérité ! |
6+6 |
|
|
Que ces rayons sacrés consolent ma paupière !… |
6+6 |
|
|
Que le Seigneur m'est doux à mon heure dernière !… |
6+6 |
|
185 |
Mon âme dans son sein s'exhale sans effort ! |
6+6 |
|
|
Mon père !… adieu… Seigneur, recevez… |
|
|
(Il meurt.) |
|
SAUL, contemplant le corps de son fils. |
|
Mon père !… adieu… Seigneur, recevez… Il est mort !… |
6+6 |
|
|
Il est mort !… la voilà, cette longue espérance, |
6+6 |
|
|
Ces destins éternels promis à ma puissance. |
6+6 |
|
|
Oracles imposteurs ! à mon peuple, à mon fils, |
6+6 |
|
190 |
A toute ma grandeur, malheureux, je survis !… |
6+6 |
|
|
Comme un astre tombant qui brille et qui s'efface, |
6+6 |
|
|
J'ai vu briller et fuir tout l'espoir de ma race ! |
6+6 |
|
|
Et moi !… vieilli, défait, et pleurant sur des morts, |
6+6 |
|
|
Vaincu, je reste seul !… seul avec mes remords !… |
6+6 |
|
195 |
Mourons donc ! venez tous jouir de mon supplice. |
6+6 |
|
|
Vous, ombres, qu'immola ma sanglante injustice ! |
6+6 |
|
|
Dans le sang de mon fils voyez couler mon sang ; |
6+6 |
|
|
Mais je ne vous vois pas à ce dernier instant. |
6+6 |
|
|
Mânes persécuteurs, auteurs de ma misère ! |
6+6 |
|
200 |
Quoi ! vous m'abandonnez à mon heure dernière ? |
6+6 |
|
|
Quoi ! vous ne venez pas vous disputer mon corps ? |
6+6 |
|
|
Quoi donc ! connaîtrait-on la pitié chez les morts ? |
6+6 |
|
|
Eh bien ! ma propre main vous apaise et vous venge ! |
6+6 |
|
|
Recevez tout mon sang ! enivrez-vous !… |
|
|
(Il entend les pas des guerriers, les cris des vainqueurs.) |
|
Recevez tout mon sang ! enivrez-vous !… Qu'entends-je ? |
6+6 |
|
205 |
Mon nom !… Vous me cherchez, barbares ennemis ! |
6+6 |
|
|
Vous me trouverez là, sur le corps de mon fils ! |
6+6 |
|
|
Qui n'est tombé que mort n'est pas tombé sans gloire ! |
6+6 |
|
|
Les voici ! Hâtons-nous, frappons, mourons ! |
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|
(Il se perce de son épée sur le corps de Jonathas.) |
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SCÈNE VII |
DAVID, ARRIVANT ; DES GUERRIERS POUSSENT UN CRI EN SE PRÉCIPITANT SUR LA SCÈNE. |
|
Les voici ! Hâtons-nous, frappons, mourons ! Victoire ! |
6+6 |
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|
|
mètre |
profil métrique : 6+6
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