Métrique en Ligne
a voyelle stable
er voyelle ambigüe
e "e" masculin
e "e" féminin
e "e" élidé
e "e" ignoré
e "e" écarté
12 longueur métrique
6-6 mètre
HUG_8/HUG65
Victor HUGO
Odes et Ballades
1826
ODES
LIVRE CINQUIÈME
1819-1828
ODE TROISIÈME
AU VALLON DE CHERIZY
Factus sum peregrinus… et quaesivi qui
imul contristaretur, et non fuit.
PS. LXVIII.
Perfide gressus meos semitis tuis.
PS. XVI.
Je suis devenu voyageur… et j'ai cherché
qui s'affligerait avec moi, et nul n'est venu.
Permets à mes pas de suivre ta trace.
Le voyageur s'assiedsous votre ombre immobile, 6+6 a
Beau vallon ; triste et seul,il contemple en rêvant 6+6 b
L'oiseau qui fuit l'oiseau,l'eau que souille un reptile, 6+6 a
 Et le jonc qu'agite le vent ! 8 b
5 Hélas ! l'homme fuit l'homme ;et souvent avant l'âge 6+6 a
Dans un cœur noble et purse glisse le malheur ; 6+6 b
Heureux l'humble roseauqu'alors un prompt orage 6+6 a
 En passant brise dans sa fleur ! 8 b
Cet orage, ô vallon,le voyageur l'implore. 6+6 a
10 Déjà las de sa course,il est bien loin encore 6+6 a
 Du terme ses maux vont finir ; 8 b
Il voit devant ses pas,seul pour se soutenir, 6+6 b
Aux rayons nébuleuxde sa funèbre aurore, 6+6 a
 Le grand désert de l'avenir ! 8 b
15 De dégts en dégtsil va trner sa vie. 6+6 a
Que lui font ces faux biensqu'un faux orgueil envie ? 6+6 a
Il cherche un cœur fidèle,ami de ses douleurs ; 6+6 b
Mais en vain : nuls secoursn'aplaniront sa voie, 6+6 c
Nul parmi les mortelsne rira de sa joie, 6+6 c
20  Nul ne pleurera de ses pleurs ! 8 b
Son sort est l'abandon ;et sa vie isolée 6+6 a
Ressemble au noir cyprèsqui crt dans la vallée. 6+6 a
Loin de lui, le lys viergeouvre au jour son bouton ; 6+6 b
Et jamais, égayantson ombre malheureuse, 6+6 c
25  Une jeune vigne amoureuse 8 c
À ses sombres rameauxn'enlace un vert feston. 6+6 b
 Avant de gravir la montagne, 8 a
Un moment au vallonle voyageur a fui. 6+6 b
Le silence du moinsrépond à son ennui. 6+6 b
30 Il est seul dans la foule :ici, douce compagne, 6+6 a
 La solitude est avec lui ! 8 b
Isolés comme lui,mais plus que lui tranquilles, 6+6 a
 Arbres, gazons, riants asiles, 8 a
Sauvez ce malheureuxdu regard des humains ! 6+6 b
35 Ruisseaux, livrez vos bords,ouvrez vos flots dociles 6+6 a
À ses pieds qu'a souillésla fange de leurs villes, 6+6 a
 Et la poudre de leurs chemins ! 8 b
Ah ! laissez-lui chanter,consolé sous vos ombres, 6+6 a
Ce long songe idéalde nos jours les plus sombres, 6+6 a
40 La vierge au front si pur,au sourire si beau ! 6+6 b
Si pour l'hymen d'un jourc'est en vain qu'il l'appelle, 6+6 c
Laissez du moins rêverà son âme immortelle 6+6 c
 L'éternel hymen du tombeau ! 8 b
La terre ne tient pointsa pensée asservie ; 6+6 a
45 Le bel espoir l'enlèveau triste souvenir ; 6+6 b
Deux ombres désormaisdominent sur sa vie : 6+6 a
L'une est dans le passé,l'autre dans l'avenir ! 6+6 b
Oh ! dis, quand viendras-tu ?quel Dieu va te conduire, 6+6 a
Être charmant et doux,vers celui que tu plains ? 6+6 b
50  Astre ami, quand viendras-tu luire, 8 a
Comme un soleil nouveau,sur ses jours orphelins ? 6+6 b
Il ne t'obtiendra point,chère et noble conquête, 6+6 a
Au prix de ces vertusqu'il ne peut oublier ; 6+6 b
Il laisse au gré du ventle jonc courber sa tête ; 6+6 a
55 Il sera le grand chêne,et devant la tempête 6+6 a
 Il saura rompre et non plier. 8 b
Elle approche, il la voit ;mais il la voit sans crainte. 6+6 a
 Adieu, flots purs, berceaux épais, 8 b
Beau vallon l'on trouveun écho pour sa plainte, 6+6 a
60  Bois heureux l'on souffre en paix ! 8 b
Heureux qui peut au seindu vallon solitaire, 6+6 a
Ntre, vivre et mourirdans le champ paternel ! 6+6 b
 Il ne connt rien de la terre, 8 a
 Et ne voit jamais que le ciel ! 8 b
mètre profils métriques : 8, 6+6
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