Métrique en Ligne
a voyelle stable
er voyelle ambigüe
e "e" masculin
e "e" féminin
e "e" élidé
e "e" ignoré
e "e" écarté
12 longueur métrique
6-6 mètre
HUG_5/HUG870
Victor HUGO
LA LÉGENDE DES SIÈCLES
DERNIÈRE SÉRIE
1883
V
L'ÉCHAFAUD
L'échafaud
C'était fini. Splendide,étincelant, superbe, 6+6 a
Luisant sur la citécomme la faulx sur l'herbe, 6+6 a
Large acier dont le jourfaisait une clarté, 6+6 b
Ayant je ne sais quoidans sa tranquillité 6+6 b
5 De l'éblouissementdu triangle mystique, 6+6 a
Pareil à la lueurau fond d'un temple antique, 6+6 a
Le fatal couperetrelevé triomphait. 6+6 b
Il n'avait rien gardéde ce qu'il avait fait 6+6 b
Qu'une petite tacheimperceptible et rouge. 6+6 a
10 Le bourreau s'en étaitretourné dans son bouge, 6+6 a
Et la peine de mort,remmenant ses valets, 6+6 b
Juges, prêtres, étaitrentrée en son palais, 6+6 b
Avec son tombereauterrible dont la roue, 6+6 a
Silencieuse, laisseun sillon dans la boue, 6+6 a
15 Qui se remplit de sangsitôt qu'elle a passé. 6+6 b
La foule disait : bien !car l'homme est insensé, 6+6 b
Et ceux qui suivent tout,et dont c'est la manière, 6+6 a
Suivent même ce charet même cette ornière. 6+6 a
J'étais là. Je pensais.Le couchant empourprait 6+6 b
20 Le grave hôtel de villeaux luttes toujours prêt, 6+6 b
Entre Hier qu'il méditeet Demain dont il rêve. 6+6 a
L'échafaud achevait,resté seul sur la Grève, 6+6 a
La journée en voyantexpirer le soleil. 6+6 b
Le crépuscule vint,aux fantômes pareil. 6+6 b
25 Et j'étais toujours là,je regardais la hache, 6+6 a
La nuit, la ville immenseet la petite tache. 6+6 a
A mesure qu'au fonddu firmament obscur 6+6 b
L'obscurité croissaitcomme un effrayant mur, 6+6 b
L'échafaud, bloc hideuxde charpentes funèbres, 6+6 a
30 S'emplissait de noirceuret devenait ténèbres ; 6+6 a
Les horloges sonnaient,non l'heure, mais le glas ; 6+6 b
Et toujours, sur l'acier,quoique le coutelas 6+6 b
Ne fût plus qu'une formeépouvantable et sombre, 6+6 a
La rougeur de la tacheapparaissait dans l'ombre. 6+6 a
35 Un astre, le premierqu'on apeoit le soir, 6+6 b
Pendant que je songeais,montait dans le ciel noir. 6+6 b
Sa lumière rendaitl'échafaud plus difforme. 6+6 a
L'astre se répétaitdans le triangle énorme ; 6+6 a
Il y jetait, ainsiqu'en un lac, son reflet, 6+6 b
40 Lueur mystérieuseet sacrée ; il semblait 6+6 b
Que sur la hache horrible,aux meurtres coutumière, 6+6 a
L'astre laissait tombersa larme de lumière. 6+6 a
Son rayon, comme un dardqui heurte et rebondit, 6+6 b
Frappait le fer d'un choclumineux ; on t dit 6+6 b
45 Qu'on voyait rejaillirl'étoile de la hache. 6+6 a
Comme un charbon tombantqui d'un feu se détache, 6+6 a
Il se répercutaitdans ce miroir d'effroi, 6+6 b
Sur la justice humaineet sur l'humaine loi, 6+6 b
De l'éternité calmeauguste éclaboussure. 6+6 a
50 Est-ce au ciel que ce fera fait une blessure ? 6+6 a
Pensai-je. Sur qui doncfrappe l'homme hagard ? 6+6 b
Quel est donc ton mystère,ô glaive ? — Et mon regard 6+6 b
Errait, ne voyant plusrien qu'à travers un voile, 6+6 a
De la goutte de sangà la goutte d'étoile. 6+6 a
mètre profil métrique : 6+6
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