Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
HUG_27/HUG1682
Victor HUGO
DERNIÈRE GERBE
1902
CXXIV
MÉLANCOLIE
Le père est mort hier, | l'enfant joue aujourd'hui. 6+6 a
L'ombre peut-être est là, | pleine d'un sombre ennui. 6+6 a
L'enfance est froide, hélas ! | Son œil bleu qui nous charme 6+6 b
Nous glace. O deuil ! le temps | d'essuyer une larme, 6+6 b
5 Le chagrin de l'enfant | s'en va, vide et subtil. 6+6 a
Hier ! Qu'est-ce qu'hier ? | Un mort ! où donc est-il ? 6+6 a
Pourquoi n'y sont-ils plus, | ceux qu'on voyait ? les choses 6+6 b
Disparaissent la nuit. | Vois donc les belles roses ! 6+6 b
L'enfant rit. Sa pensée | est une mouche. Il rit. 6+6 a
10 Nul souvenir ne reste | en ce rapide esprit, 6+6 a
Nul reflet dans cette eau | dont vacille la moire ; 6+6 b
Chaque souffle qui passe | emporte sa mémoire. 6+6 b
Qu'est-il ? rose lui-même | en attendant qu'il soit 6+6 a
Quelqu'un de grandissant | que le sort aperçoit. 6+6 a
15 Voyez-le dans l'aurore | avec les autres plantes 6+6 b
Comme lui faites d'ombre | et comme lui tremblantes, 6+6 b
Il n'est rien qu'un parfum | comme elles ; frais, vermeil ; 6+6 a
La pénétration | charmante du soleil 6+6 a
Le dore, et fait qu'on voit | au fond d'une auréole 6+6 b
20 Sa petite âme ouverte | ainsi qu'une corolle ; 6+6 b
De pleurs et de rayons | l'aube vient le baigner, 6+6 a
Et c'est la seule fleur | qui doive un jour saigner. 6+6 a
mètre profil métrique : 6+6
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