Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
HUG_23/HUG983
Victor HUGO
LES QUATRE VENTS DE L'ESPRIT
1881
I
LE LIVRE SATIRIQUE
— LE SIÈCLE —
X
À UN HOMME FINI
Tu savais bien qu’un jour | il faudrait choir enfin, 6+6 a
Mais tu n’imaginais | ni Séjan, ni Rufin. 6+6 a
Tu te croyais de ceux | que la haine publique 6+6 b
Frappe furtivement | d’un coup de foudre oblique ; 6+6 b
5 Tu t’étais figuré | qu’on te renverserait 6+6 a
Sans te faire de mal, | doucement, en secret, 6+6 a
Avec précaution, | sans bruit, à la nuit close, 6+6 b
Et priant un ami | de te dire la chose, 6+6 b
Ainsi qu’on pose à terre | un vase précieux ; 6+6 a
10 Tu t’étais fait d’avance, | au loin, sous de beaux cieux, 6+6 a
Dans ton palais, plus fier | que la villa Farnèse, 6+6 b
Un lit voluptueux | pour tomber à ton aise. 6+6 b
Point. C’est en plein midi | que le peuple a tonné. 6+6 a
L’horizon était bleu, | l’éclair l’a sillonné. 6+6 a
15 Le tonnerre, au grand jour, | au milieu de la foule, 6+6 b
Est tombé sur ton front | comme un plafond qui croule, 6+6 b
Et ceux qui t’ont vu mettre | en poudre en un moment 6+6 a
Se sont épouvantés | de cet écrasement. 6+6 a
Et les sages ont dit, | te regardant par terre, 6+6 b
20 Que les temps sont mauvais, | que le pouvoir s’altère 6+6 b
Quand un gueux, un gredin, | un faquin, un maraud, 6+6 a
Fait pour ramper si bas, | peut tomber de si haut. 6+6 a
mètre profil métrique : 6+6
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