Métrique en Ligne
a voyelle stable
er voyelle ambigüe
e "e" masculin
e "e" féminin
e "e" élidé
e "e" ignoré
e "e" écarté
12 longueur métrique
6-6 mètre
HUG_23/HUG984
Victor HUGO
LES QUATRE VENTS DE L'ESPRIT
1881
I
LE LIVRE SATIRIQUE
— LE SIÈCLE —
XI
À *******
Je me disais : — Cet hommeest-il un saltimbanque ? 6+6 a
Ne faut-il pas le plaindre ?Est-ce un sens qui lui manque ? 6+6 a
Il ne comprend donc pas ?Est-ce un aveugle-né ? 6+6 b
Un bègue ? Un sourd ? D’ vientque ce triste obstiné 6+6 b
5 Méconnt tout génieet toute gloire, et rampe, 6+6 a
Tâchant d’éteindre l’astreet de souffler la lampe, 6+6 a
Et déchire, dénigre,insulte, blesse, nuit, 6+6 b
Et sur toute clartéva bavant de la nuit ? — 6+6 b
Maintenant je t’ai vude près, ô misérable ; 6+6 a
10 J’ai vu ton œil, ton dos,ton échine, ton râble, 6+6 a
Ton crâne plat, ton ventreodieux ; et du doigt 6+6 b
Asmodée a levéle plafond de ton toit ; 6+6 b
Je t’ai vu te trner,ivre et triste ; et, farouche, 6+6 a
Arracher en jouantles ailes d’une mouche. 6+6 a
15 J’ai vu ton rire, hélas !Je n’ai pas vu tes pleurs. 6+6 b
Je t’ai vu haïr l’aube,et marcher sur les fleurs, 6+6 b
Et sans cesse écraserla vie à ton passage ; 6+6 a
Et battre les enfants,et cracher au visage 6+6 a
De cette fille à quitu donnes quinze sous ; 6+6 b
20 J’ai vu tes vêtementsdans l’ordure dissous ; 6+6 b
J’ai vu ton cœur sans Dieu,ta chambre sans cuvette ; 6+6 a
Je t’ai vu t’irriterau chant d’une fauvette, 6+6 a
Toujours plisser le front,toujours crisper le poing ; 6+6 b
Et j’ai compris pourquoitu ne comprenais point. 6+6 b
mètre profil métrique : 6+6
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