Métrique en Ligne
HUG_23/HUG1054
Victor HUGO
LES QUATRE VENTS DE L'ESPRIT
1881
III
LE LIVRE LYRIQUE
— LA DESTINÉE —
XXXI
À MEURICE. — À VACQUERIE
Hélas ! Comme c’est peu compris, les grandes âmes ! 6+6 a
L’orage était bien noir quand nous nous rencontrâmes ; 6+6 a
Je livrais au vieux monde un assaut hasardeux ; 6+6 b
Je luttais ; vous, tribuns de l’art, maîtres tous deux, 6+6 b
5 Forts, dressant devant moi votre épée étoilée, 6+6 a
Vous me prîtes la main dans l’ardente mêlée ; 6+6 a
Et dans ce siècle, où l’âme est en proie aux moqueurs, 6+6 b
Je fus le combattant, vous êtes les vainqueurs. 6+6 b
Quand s’ouvrit l’âpre exil aux froides casemates, 6+6 a
10 Proscrit, vous me suiviez, et haï, vous m’aimâtes. 6+6 a
J’ai le flot à dompter, j’ai la nuit à franchir ; 6+6 b
Je vous cherche en mon ciel que vous faites blanchir ; 6+6 b
Ainsi le nautonier battu des mers obscures 6+6 a
Épiait le lever des lointains Dioscures. 6+6 a
15 Ah ! Vous vous oubliez, vous qu’on n’oubliera pas ! 6+6 a
C’est grand. Vous me tirez de l’ombre pas à pas, 6+6 a
Vous me rouvrez le port, vous me rendez les fêtes, 6+6 b
Je sens l’apaisement des profondes tempêtes, 6+6 b
Et je vous aime, ô vous sur qui je m’attendris, 6+6 c
20 D’unir des cœurs si doux à de si fiers esprits ! 6+6 c
mètre profil métrique : 6+6
forme globale type : suite de distiques
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