Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
HUG_2/HUG531
Victor HUGO
LES CONTEMPLATIONS
tome II
AUJOURD'HUI
1845-1855
LIVRE CINQUIÈME
EN MARCHE
XXIV
J'ai cueilli cette fleur pour toi sur la colline. 6+6 a
Dans l'âpre escarpement qui sur le flot s'incline, 6+6 a
Que l'aigle connaît seul et seul peut approcher, 6+6 b
Paisible, elle croissait aux fentes du rocher. 6+6 b
5 L'ombre baignait les flancs du morne promontoire ; 6+6 a
Je voyais, comme on dresse au lieu d'une victoire 6+6 a
Un grand arc de triomphe éclatant et vermeil, 6+6 b
À l'endroit où s'était englouti le soleil, 6+6 b
La sombre nuit bâtir un porche de nuées. 6+6 a
10 Des voiles s'enfuyaient, au loin diminuées ; 6+6 a
Quelques toits, s'éclairant au fond d'un entonnoir, 6+6 b
Semblaient craindre de luire et de se laisser voir. 6+6 b
J'ai cueilli cette fleur pour toi, ma bien-aie. 6+6 a
Elle est pâle et n'a pas de corolle embaue. 6+6 a
15 Sa racine n'a pris sur la crête des monts 6+6 b
Que l'amère senteur des glauques goémons ; 6+6 b
Moi, j'ai dit : « Pauvre fleur, du haut de cette cime, 6+6 a
« Tu devais t'en aller dans cet immense abîme 6+6 a
« Où l'algue et le nuage et les voiles s'en vont. 6+6 b
20 « Va mourir sur un cœur, abîme plus profond. 6+6 b
« Fane-toi sur ce sein en qui palpite un monde. 6+6 a
« Le ciel, qui te créa pour t'effeuiller dans l'onde, 6+6 a
« Te fit pour l'océan, je te donne à l'amour. » 6+6 b
Le vent mêlait les flots ; il ne restait du jour 6+6 b
25 Qu'une vague lueur, lentement effae. 6+6 a
Oh ! comme j'étais triste au fond de ma pene 6+6 a
Tandis que je songeais, et que le gouffre noir 6+6 b
M'entrait dans l'âme avec tous les frissons du soir ! 6+6 b
mètre profil métrique : 6+6
logo du CRISCO logo de l'université