Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
HUG_2/HUG501
Victor HUGO
LES CONTEMPLATIONS
tome II
AUJOURD'HUI
1845-1855
LIVRE QUATRIÈME
PAUCA MEAE
XII
À quoi songeaient les deux cavaliers dans la forêt
La nuit était fort noire | et la forêt très sombre. 6+6 a
Hermann à mes côtés | me paraissait une ombre. 6+6 a
Nos chevaux galopaient. | A la garde de Dieu ! 6+6 b
Les nuages du ciel | ressemblaient à des marbres. 6+6 c
5 Les étoiles volaient | dans les branches des arbres 6+6 c
Comme un essaim d'oiseaux de feu. 8 b
Je suis plein de regrets. | Brisé par la souffrance, 6+6 a
L'esprit profond d'Hermann | est vide d'espérance. 6+6 a
Je suis plein de regrets. | O mes amours, dormez ! 6+6 b
10 Or, tout en traversant | ces solitudes vertes, 6+6 c
Hermann me dit : « Je songe | aux tombes entr'ouvertes. » 6+6 c
Et je lui dis : « Je pense | aux tombeaux refermés ! » 6+6 b
Lui regarde en avant : | je regarde en arrière. 6+6 a
Nos chevaux galopaient | à travers la clairière ; 6+6 a
15 Le vent nous apportait | de lointains angelus ; 6+6 b
Il dit : « Je songe à ceux | que l'existence afflige, 6+6 c
À ceux qui sont, à ceux | qui vivent. — Moi », lui dis-je, 6+6 c
« Je pense à ceux qui ne sont plus ! » 8 b
Les fontaines chantaient. | Que disaient les fontaines ? 6+6 a
20 Les chênes murmuraient. | Que murmuraient les chênes ? 6+6 a
Les buissons chuchotaient | comme d'anciens amis. 6+6 b
Hermann me dit : « Jamais | les vivants ne sommeillent. 6+6 c
En ce moment, des yeux | pleurent, d'autres yeux veillent. » 6+6 c
Et je lui dis : « Hélas ! | d'autres sont endormis ! » 6+6 b
25 Hermann reprit alors : | « Le malheur, c'est la vie. 6+6 a
Les morts ne souffrent plus. | Ils sont heureux ! j'envie 6+6 a
Leur fosse où l'herbe pousse, | où s'effeuillent les bois. 6+6 b
Car la nuit les caresse | avec ses douces flammes ; 6+6 c
Car le ciel rayonnant | calme toutes les âmes 6+6 c
30 Dans tous les tombeaux à la fois ! » 8 b
Et je lui dis : « Tais-toi ! | respect au noir mystère ! 6+6 a
Les morts gisent couchés | sous nos pieds dans la terre. 6+6 a
Les morts, ce sont les cœurs | qui t'aimaient autrefois ! 6+6 b
C'est ton ange expiré ! | c'est ton père et ta mère ! 6+6 a
35 Ne les attristons point | par l'ironie amère. 6+6 a
Comme à travers un rêve | ils entendent nos voix ! » 6+6 b
mètre profils métriques : 8, 6+6
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