Métrique en Ligne
a voyelle stable
er voyelle ambigüe
e "e" masculin
e "e" féminin
e "e" élidé
e "e" ignoré
e "e" écarté
12 longueur métrique
6-6 mètre
HUG_15/HUG1
Victor HUGO
PREMIÈRES PUBLICATIONS
(à l'exception des pièces recueillies dans les Odes et Ballades)
1819-1820
LA CANADIENNE SUSPENDANT AU PALMIER
LE TOMBEAU DE SON NOUVEAU-NÉ
ÉLÉGIE
 Sur ce palmier qui te balance, 8 a
 Dors, tendre fruit de mon amour ; 8 b
Mes bras, quelques instants,ont porté ton enfance, 6+6 a
Ce fragile palmierte soutient à son tour ; 6+6 b
5  Ainsi me beait l'espérance. 8 a
 Dors en paix sur ce frêle appui. 8 a
Si le vent vient gémirsur ta tombe légère, 6+6 b
 Le vent te dira que ta mère 8 b
 Gémit sans cesse comme lui. 8 a
10  Aussi longtempsque les pleurs de l'aurore 4+6 a
Mouilleront ton front pâle,en arrosant les fleurs ; 6+6 b
Aussi long-temps, mon fils,ta mère, qui t'adore, 6+6 a
 Te viendra baigner de ses pleurs. 8 b
Tout sur l'arbre de mortte peindra ma souffrance : 6+6 a
15 Si pourtant le ramier,de ses accords touchants, 6+6 b
 Te fait entendre la cadence, 8 a
Ne crois pas de ta mèreentendre les doux chants : 6+6 b
Car ta mère avec toiveut garder le silence. 6+6 a
Tu n'es donc plus ? mes yeuxne te verront jamais 6+6 a
20  Rire et folâtrer dans nos plaines, 8 b
Poursuivre le chevreuilde sommets en sommets, 6+6 a
 Et gravir le vieux tronc des chênes. 8 b
Je ne te verrai point,dans l'âge des amours, 6+6 a
Quand un duvet légert'embellirait à peine, 6+6 b
25 À ta craintive amanteapportant tous les jours, 6+6 a
 Le fruit d'une chasse lointaine, 8 b
Lui demander, pour prixdes dépouilles des ours, 6+6 a
 L'une de ses tresses d'ébène. 8 b
 Nos guerriers ne me diront pas 8 a
30  Ton fils est digne de son père 8 b
Il porte sans frémirla lance des combats, 6+6 a
 Et le calumet de la guerre. 8 b
 Je vivrai comme une étrangère, 8 a
Et l'on dira : Son filsest le jouet du vent ; 6+6 b
35 Il n'est point mort en brave,étendu sur la terre ; 6+6 a
 C'est lui dont le cercueil mouvant 8 b
 Courbe le palmier solitaire. 8 a
 Tu n'es plus : quel est mon malheur ? 8 a
Tes yeux, à peine ouverts,sont fermés à l'aurore ; 6+6 b
40 Je fus un instant mère :hélas ! à ma douleur, 6+6 a
 Cher enfant, je crois l'être encore. 8 b
 Au sommet du triste palmier, 8 a
 Ce berceau, qui te sert de tombe, 8 b
 Servira de nid au ramier 8 a
45  Ou de demeure à la colombe, 8 b
 Et quand demain l'astre des jours 8 a
Tiendra ton froid cercueilde sa couleur riante, 6+6 b
 Au fond de ta couche odorante, 8 b
L'oiseau s'éveillera :tu dormiras toujours. 6+6 a
50 Quand pour bénir l'enfant,dont sa fille est la mère, 6+6 a
 Viendra mon père aux cheveux blancs ; 8 b
 Je guiderai ses pas tremblants 8 b
 Au pied de l'arbre funéraire ; 8 a
Que lui dirai-je, hélas ?son regard attristé 6+6 a
55 Se remplira des pleurs,dont ici je t'arrose 6+6 b
 Le fils que j'ai porté repose 8 b
 Sur le palmier qu'il a planté. 8 a
V. M. HUGO.
mètre profils métriques : 8, 6+6, (4+6)
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