Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
HUG_13/HUG1083
Victor HUGO
La Fin de Satan
1886
LA PREMIÈRE PAGE
I
L'ENTRÉE DANS L'OMBRE
I
Noë rêvait. Le ciel | était plein de nuées. 6+6 a
On entendait au loin | les chants et les huées 6+6 a
Des hommes malheureux | qu'un souffle allait courber. 6+6 b
Un nuage muet | soudain laissa tomber 6+6 b
5 Une goutte de pluie | au front du patriarche. 6+6 a
Alors Noë, suivi | des siens, entra dans l'arche, 6+6 a
Et Dieu pensif poussa | du dehors le verrou. 6+6 b
Le mal avait filtré | dans les hommes. Par où ? 6+6 b
Par l'idole ; par l'âpre | ouverture que creuse 6+6 a
10 Un culte affreux dans l'âme | humaine ténébreuse. 6+6 a
Ces temps noirs adoraient | le spectre Isis-Lilith, 6+6 b
La fille du démon, | que l'Homme eut dans son lit 6+6 b
Avant qu'Ève apparût | sous les astres sans nombre, 6+6 a
Monstre et femme que fit | Satan avec de l'ombre 6+6 a
15 Afin qu'Adam reçût | le fiel avant le miel, 6+6 b
Et l'amour de l'enfer | avant l'amour du ciel. 6+6 b
Ève était nue. Isis |-Lilith était voilée. 6−6 a
Les corbeaux l'entouraient | de leur fauve volée ; 6+6 a
Les hommes la nommaient | Sort, Fortune, Ananké ; 6+6 b
20 Son temple était muré, | son prêtre était masqué ; 6+6 b
On l'abreuvait de sang | dans le bois solitaire ; 6+6 a
Elle avait des autels | effrayants. Et la terre 6+6 a
Subissait cette abjecte | et double obscurité : 6+6 b
En bas Idolâtrie, | en haut Fatalité. 6+6 b
25 Aussi depuis longtemps | tout était deuil et crainte. 6+6 a
Le juste — un seul restait — | attendait la mort sainte 6+6 a
Comme un captif attend | qu'on lève son écrou. 6+6 b
Le tigre en sa caverne | et la taupe en son trou 6+6 b
Disaient depuis longtemps : | l'homme commet des crimes. 6+6 a
30 Une noire vapeur | montait aux cieux sublimes, 6+6 a
Fumée aux flots épais | des sombres actions. 6+6 b
Depuis longtemps l'azur | perdait ses purs rayons, 6+6 b
Et par instants semblait | plein de hideuses toiles 6+6 a
Où l'araignée humaine | avait pris les étoiles. 6+6 a
35 Car dans ces temps lointains, | de ténèbres voilés, 6+6 b
Où la nature et l'homme | étaient encor mêlés, 6+6 b
Les forfaits rayonnaient | dans l'espace, en désastres, 6+6 a
Et les vices allaient | éteindre au ciel les astres. 6+6 a
Le mal sortait de l'homme | et montait jusqu'à Dieu. 6+6 b
40 Le char du crime avait | du sang jusqu'à l'essieu ; 6+6 b
Le meurtre, l'attentat, | les luxures livides 6+6 a
Riaient, buvaient, chantaient, | régnaient ; les fils avides 6+6 a
Soufflaient sur les parents | comme sur un flambeau ; 6+6 b
Ce que la mort assise | au seuil noir du tombeau 6+6 b
45 Voyait d'horreurs, faisait | parler cette muette. 6+6 a
La nuit du cœur humain | effrayait la chouette ; 6+6 a
L'ignorance indignait | l'âne ; les guet-apens, 6+6 b
Les dols, les trahisons | faisaient honte aux serpents ; 6+6 b
Si bien que l'homme ayant | rempli son âme immonde 6+6 a
50 D'abîmes, Dieu put dire | au gouffre : Emplis le monde. 6+6 a
L'urne du gouffre alors | se pencha. Le jour fuit ; 6+6 b
Et tout ce qui vivait | et marchait devint nuit. 6+6 b
Ève joignit les mains | dans sa tombe profonde. 6+6 a
II
Tout avait disparu. | L'onde montait sur l'onde. 6+6 a
55 Dieu lisait dans son livre | et tout était détruit. 6+6 b
Dans le ciel par moments | on entendait le bruit 6+6 b
Que font en se tournant | les pages d'un registre. 6+6 a
L'abîme seul savait, | dans sa brume sinistre, 6+6 a
Ce qu'étaient devenus | l'homme, les voix, les monts. 6+6 b
60 Les cèdres se mêlaient | sous l'onde aux goémons ; 6+6 b
La vague fouillait l'antre | où la bête se vautre. 6+6 a
Les oiseaux fatigués | tombaient l'un après l'autre. 6+6 a
Sous cette mer roulant | sur tous les horizons 6+6 b
On avait quelque temps | distingué des maisons, 6+6 b
65 Des villes, des palais | difformes, des fantômes 6+6 a
De temples dont les flots | faisaient trembler les dômes ; 6+6 a
Puis l'angle des frontons | et la blancheur des fûts 6+6 b
S'étaient mêlés au fond | de l'onde aux plis confus ; 6+6 b
Tout s'était effacé | dans l'horreur de l'eau sombre. 6+6 a
70 Le gouffre d'eau montait | sous une voûte d'ombre ; 6+6 a
Par moments, sous la grêle, | au loin, on pouvait voir 6+6 b
Sur le blême horizon | passer un coffre noir ; 6+6 b
On eût dit qu'un cercueil | flottait dans cette tombe. 6+6 a
Les tourbillons hurlants | roulaient l'écume en trombe. 6+6 a
75 Des lueurs frissonnaient | sur la rondeur des flots. 6+6 b
Ce n'était ni le jour, | ni la nuit. Des sanglots, 6+6 b
Et l'ombre. L'orient | ne faisait rien éclore. 6+6 a
Il semblait que l'abîme | eût englouti l'aurore. 6+6 a
Dans les cieux, transformés | en gouffres inouïs, 6+6 b
80 La lune et le soleil | s'étaient évanouis ; 6+6 b
L'affreuse immensité | n'était plus qu'une bouche 6+6 a
Noire et soufflant la pluie | avec un bruit farouche. 6+6 a
La nuée et le vent | passaient en se tordant. 6+6 b
On eût dit qu'au milieu | de ce gouffre grondant 6+6 b
85 On entendait les cris | de l'horreur éternelle. 6+6 a
Soudain le bruit cessa. | Le vent ploya son aile. 6+6 a
Sur le plus haut sommet | où l'on pouvait monter 6+6 b
La vague énorme enfin | venait de s'arrêter, 6+6 b
Car l'élément connaît | son mystère et sa règle. 6+6 a
90 Le dernier flot avait | noyé le dernier aigle. 6+6 a
On n'apercevait plus | dans l'espace aplani 6+6 b
Que l'eau qui se taisait | dans l'ombre, ayant fini. 6+6 b
Le silence emplissait | la lugubre étendue. 6+6 a
La terre, sphère d'eau | dans le ciel suspendue, 6+6 a
95 Sans cri, sans mouvement, | sans voix, sans jour, sans bruit, 6+6 b
N'était plus qu'une larme | immense dans la nuit. 6+6 b
III
Dans ce moment-là, tout | étant dans l'insondable, 6+6 a
Un fantôme apparut | sur l'onde formidable. 6+6 a
Ce géant était trombe, | ouragan et torrent. 6+6 b
100 Des hydres se tordaient | dans son œil transparent ; 6+6 b
Il semblait encor plein | de la tempête enfuie ; 6+6 a
Sa face d'eau tremblait | sous ses cheveux de pluie ; 6+6 a
Et voici ce que l'ombre | effarée entendit : 6+6 b
Le géant se tourna | vers le gouffre maudit, 6+6 b
105 Fit trois pas, et cria : | — Chaos, reprends ce monde ! 6+6 a
Une tête sortit | de la brume profonde ; 6+6 a
Aveugle, énorme, horrible, | à l'autre bout des cieux ; 6+6 b
Ayant deux gouffres noirs | à la place des yeux ; 6+6 b
Se dressa, pâle, et dit : | — Je ne veux pas, déluge ! 6+6 a
IV
LE DÉLUGE
Reprends-le.
LE CHAOS
Non.
LE DÉLUGE
Il est | rejeté.
LE CHAOS
110 Par quel juge ? 6+6 a
LE DÉLUGE
Par Lui.
LE CHAOS
Pourquoi ?
LE DÉLUGE
Le ver | s'est glissé dans le fruit. 6+6 b
Le condamné d'en bas | a soufflé dans la nuit 6+6 b
Le mal au cœur de l'homme | à travers la nature ; 6+6 a
L'homme, ouvert à l'erreur, | au piège, à l'imposture, 6+6 a
115 Jusqu'au crime de vice | en vice descendu, 6+6 b
Est devenu vipère, | et sa bouche a mordu ; 6+6 b
Le talon du Seigneur | a senti la piqûre ; 6+6 a
Et voilà ce qu'a fait, | du fond de l'ombre obscure, 6+6 a
L'être qui vit sous terre | au Dieu qui vit au ciel. 6+6 b
120 Ce monde était méchant | et noir, l'être éternel 6+6 b
Le laisse tomber, monstre, | et tu peux le reprendre. 6+6 a
LE CHAOS
Pourquoi me l'a-t-il pris, | si c'est pour me le rendre ? 6+6 a
LE DÉLUGE
J'ai roulé sur les monts | le flot sombre et tonnant. 6+6 b
Tout est mort. J'ai fini ; | c'est à toi maintenant. 6+6 b
125 Reçois ce monde au fond | de l'abîme où nous sommes. 6+6 a
LE CHAOS
J'ai déjà les dragons, | je ne veux pas des hommes. 6+6 a
V
L'éclair cria : — Silence | aux pieds d'Adonaï ! — 6+6 b
Et le chaos se tut | dans le gouffre ébloui. 6+6 b
Et l'archange qui veille | entre les deux pilastres 6+6 a
130 Du seuil mystérieux | plein d'yeux qui sont les astres, 6+6 a
Se courba sous l'azur | sans oser faire un pas 6+6 b
Et dit au Dieu vivant : | Le chaos n'en veut pas. 6+6 b
Et Dieu dit : Je consens | que ce monde revive. 6+6 a
II
LA SORTIE DE L'OMBRE
I
L'eau baissa, comme un flux | qui s'en va d'une rive, 6+6 a
135 Et les flots monstrueux, | décroissant par degrés, 6+6 b
Descendirent du haut | des monts démesurés. 6+6 b
Au-dessus de la terre | une voix dit : Clémence ! 6+6 a
Le crâne décharné | de la noyée immense 6+6 a
Apparut, et l'horreur | éclaira sous les cieux 6+6 b
140 Ce cadavre sans souffle | et sans forme et sans yeux, 6+6 b
Les rochers, les vallons, | et les forêts mouillées 6+6 a
Qui pendaient à son front | de marbre, échevelées. 6+6 a
L'antre, où les noirs arrêts | dans l'ombre étaient écrits, 6+6 b
Semblait la bouche ouverte | encor pleine de cris ; 6+6 b
145 Les monts sortaient de l'eau | comme une épaule nue. 6+6 a
Comme l'onde qui bout | dans l'airain diminue, 6+6 a
L'océan s'en allait, | laissant des lacs amers. 6+6 b
Ces quelques flaques d'eau | sont aujourd'hui nos mers. 6+6 b
Tout ce que le flot perd, | la nature le gagne. 6+6 a
150 L'île s'élargissant | se changeait en montagne ; 6+6 a
Les archipels grandis | devenaient continents. 6+6 b
De son dos monstrueux | poussant leurs gonds tournants, 6+6 b
Le déluge fermait | ses invisibles portes. 6+6 a
Les ténèbres dormaient | sur les profondeurs mortes, 6+6 a
155 Et laissaient distinguer | à peine l'ossement 6+6 b
Du monde, que les eaux | découvraient lentement. 6+6 b
Soudain, réverbérée | au vague front des cimes, 6+6 a
Une lueur de sang | glissa sur les abîmes ; 6+6 a
On vit à l'horizon | lugubrement vermeil 6+6 b
160 Poindre une lune rouge, | et c'était le soleil. 6+6 b
Pendant quarante jours | et quarante nuits sombres, 6+6 a
La mer, laissant à nu | d'effroyables décombres, 6+6 a
Recula, posant l'arche | aux monts près d'Hénocha, 6+6 b
Puis ce lion, rentré | dans l'antre, se coucha. 6+6 b
II
165 Dieu permit au soleil | de jeter l'étincelle. 6+6 a
Alors un bruit sortit | de l'ombre universelle, 6+6 a
Le jour se leva, prit | son flambeau qui blêmit, 6+6 b
Et vint ; le vent, clairon | de l'aube, se remit 6+6 b
A souffler ; un frisson | courut de plaine en plaine ; 6+6 a
170 L'immensité frémit | de sentir une haleine, 6+6 a
La montagne sourit, | l'espace s'éveilla, 6+6 b
Et le brin d'herbe au bord | des eaux, dit : Me voilà ! 6+6 b
Mais tout était hagard, | morne et sinistre encore, 6+6 a
Et c'est dans un tombeau | que se levait l'aurore. 6+6 a
III
175 Derrière ces grands monts | où plus tard l'aube a lui 6+6 b
Et que nous appelons | les Alpes aujourd'hui, 6+6 b
Un marais descendait | vers l'océan sans borne. 6+6 a
Dans ce désert vaste, âpre, | impénétrable et morne, 6+6 a
Comme un ver qui se glisse | à travers les roseaux, 6+6 b
180 Un fleuve, né d'hier, | traînait ses pâles eaux, 6+6 b
Et découpait une île | au pied d'un coteau sombre, 6+6 a
Sans savoir qu'en ces joncs, | pleins de souffles sans nombre, 6+6 a
Germait, fœtus géant, | la plus grande des Tyrs. 6+6 b
Le coteau, qui plus tard | fut le mont des martyrs, 6+6 b
185 Lugubre, se dressait | sur l'île et sur le fleuve. 6+6 a
L'oiseau, l'être qui va, | la bête qui s'abreuve, 6+6 a
Étaient absents ; l'espace | était vide et muet, 6+6 b
Et le vent dans les cieux | lentement remuait 6+6 b
Les sombres profondeurs | par les rayons trouées. 6+6 a
190 Dans la fange expiraient | des hydres échouées. 6+6 a
C'est dans cet endroit-là, | tout étant mort, pendant 6+6 b
Que les nuages gris | croulaient sur l'occident 6+6 b
Comme de grands vaisseaux | qui dans la nuit chavirent, 6+6 a
C'est là que les forêts | et les collines virent 6+6 a
195 Soudain, tout se taisant | dans l'univers détruit, 6+6 b
Un voile blanc marcher | droit dans l'ombre et sans bruit ; 6+6 b
Et l'ombre eut peur ; et l'arbre, | et la vague, et l'étoile, 6+6 a
Et les joncs, frissonnaient | de voir passer ce voile. 6+6 a
Il allait, comme si | quelqu'un était dessous. 6+6 b
200 Les êtres du passé, | dans la vase dissous, 6+6 b
Semblaient, cherchant encore | à tordre leurs vertèbres, 6+6 a
Rouvrir quand il passait | leurs yeux pleins de ténèbres. 6+6 a
Le ciel qui s'entr'ouvrait | referma son azur. 6+6 b
Tout à coup une voix | sortit du voile obscur ; 6+6 b
205 Le flot, qui sous le vent | redevenait sonore, 6+6 a
Se tut, et quatre fois | cette voix vers l'aurore, 6+6 a
Vers le sud, vers le triste | occident, vers le nord, 6+6 b
Cria : Je suis Isis, | l'âme du monde mort ! 6+6 b
IV
Un long frisson émut | le cadavre ; la fange, 6+6 a
210 Pleine de monstres morts, | fit une plainte étrange ; 6+6 a
Et le spectre se mit | à parler dans les vents : 6+6 b
Il a pu noyer l'homme | et les êtres vivants, 6+6 b
Mais il n'a pu tuer | l'airain, le bois, la pierre. 6+6 a
Or, nature qui viens | de fermer la paupière, 6+6 a
215 Écoute, écoutez-moi, | flots, rochers, vents du ciel, 6+6 b
Car, ô témoins pensifs | du deuil universel, 6+6 b
Il faut que vous sachiez | ces sombres aventures : 6+6 a
Lorsque Caïn, l'aïeul | des noires créatures, 6+6 a
Eut terrassé son frère, | Abel au front serein, 6+6 b
220 Il le frappa d'abord | avec un clou d'airain, 6+6 b
Puis avec un bâton, | puis avec une pierre ; 6+6 a
Puis il cacha ses trois | complices sous la terre 6+6 a
Où ma main qui s'ouvrait | dans l'ombre les a pris. 6+6 b
Je les ai. Sachez donc | ceci, vents, flots, esprits, 6+6 b
225 Tant qu'il me restera | dans les mains ces trois armes, 6+6 a
Je vaincrai Dieu ; matin, | tu verseras des larmes ! 6+6 a
L'être qui vit sous terre | et moi, nous lutterons. 6+6 b
Si Dieu veut sous les eaux | engloutir les affronts, 6+6 b
Les haines, les forfaits, | le meurtre, la démence, 6+6 a
230 Les fureurs, il faudra | toujours qu'il recommence. 6+6 a
Oui, les déluges noirs, | pareils aux chiens grondants 6+6 b
Qui veulent qu'on les lâche | et qui montrent les dents, 6+6 b
Tant que le vieux Caïn | vivra sous ces trois formes, 6+6 a
Pourront à l'horizon | gonfler leurs flots énormes. 6+6 a
V
235 Le voile en s'écartant | laissa voir dans deux mains 6+6 b
Un bâton, une pierre | arrachée aux chemins, 6+6 b
Puis un long clou, semblable | au verrou d'une porte ; 6+6 a
Et si, dans ce tombeau | de la nature morte, 6+6 a
Quelque œil vivant eût pu | rester dans l'ombre ouvert, 6+6 b
240 Sur le clou, sur le bois | noueux et jadis vert, 6+6 b
Et sur l'affreux caillou | pareil aux crânes vides, 6+6 a
Cet œil eût distingué | trois souillures livides ; 6+6 a
Et le spectre montra | ces trois taches au ciel, 6+6 b
Et cria : Cieux profonds ! | Voici du sang d'Abel ! 6+6 b
245 Alors une lueur | sortit, sinistre et sombre, 6+6 a
De ces trois noirs témoins | des temps qui sont dans l'ombre ; 6+6 a
L'être toujours voilé, | blanc et marchant sans bruit, 6+6 b
Se pencha vers la terre | et cria dans la nuit, 6+6 b
Et comme s'il parlait | à quelqu'un sous l'abîme : 6+6 a
250 — O père ! J'ai sauvé | les trois germes du crime ! 6+6 a
Sous la terre profonde | un bruit sourd répondit. 6+6 b
Il reprit : — Clou d'airain | qui servis au bandit, 6+6 b
Tu t'appelleras Glaive | et tu seras la guerre ; 6+6 a
Toi, bois hideux, ton nom | sera Gibet ; toi, pierre, 6+6 a
255 Vis, creuse-toi, grandis, | monte sur l'horizon, 6+6 b
Et le pâle avenir | te nommera prison. 6+6 b
mètre profil métrique : 6−6
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