Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
HUG_12/HUG963
Victor HUGO
l'Art d'être grand-père
1877
XVII
JEANNE ENDORMIE
IV
L'oiseau chante ; je suis | au fond des rêveries. 6+6 a
Rose, elle est là qui dort | sous les branches fleuries, 6+6 a
Dans son berceau tremblant | comme un nid d'alcyon, 6+6 b
Douce, les yeux fermés, | sans faire attention 6+6 b
5 Au glissement de l'ombre | et du soleil sur elle. 6+6 a
Elle est toute petite, | elle est surnaturelle. 6+6 a
Ô suprême beauté | de l'enfant innocent ! 6+6 b
Moi je pense, elle rêve ; | et sur son front descend 6+6 b
Un entrelacement | de visions sereines ; 6+6 a
10 Des femmes de l'azur | qu'on prendrait pour des reines, 6+6 a
Des anges, des lions | ayant des airs benins, 6+6 b
De pauvres bons géants | protégés par des nains, 6+6 b
Des triomphes de fleurs | dans les bois, des trophées 6+6 a
D'arbres célestes, pleins | de la lueur des fées, 6+6 a
15 Un nuage où l'éden | apparaît à demi, 6+6 b
Voilà ce qui s'abat | sur l'enfant endormi. 6+6 b
Le berceau des enfants | est le palais des songes ; 6+6 a
Dieu se met à leur faire | un tas de doux mensonges ; 6+6 a
De là leur frais sourire | et leur profonde paix. 6+6 b
20 Plus d'un dira plus tard : | Bon Dieu, tu me trompais. 6+6 b
Mais le bon Dieu répond | dans la profondeur sombre : 6+6 a
— Non. Ton rêve est le ciel. | Je t'en ai donné l'ombre. 6+6 a
Mais ce ciel, tu l'auras. | Attends l'autre berceau ; 6+6 b
La tombe. —
Ainsi je songe. | Ô printemps ! Chante, oiseau ! 6+6 b
mètre profil métrique : 6+6
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