Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
HAR_2/HAR99
Edmond HARAUCOURT
L’Âme nue
1885
I
LA VIE EXTÉRIEURE
LES LOIS — LES CULTES — LES FORMES
LES FORMES
L’ORAGE
À GEORGES D’ESPARBÈS
Oh ! regarde donc | les arbres affolés ! 5+6 a
On dirait | qu’ils sont pris de vertiges : 3+6 b
Les voilà | plus souples que des blés 3+6 a
Dont la grêle d’août | vient flageller les tiges. 5+6 b
5 Le soleil, mourant | au bord des cieux couverts, 5+6 a
Crache encore | un flot de lueur rousse 3+6 b
Dont il baigne | et teinte le revers 3+6 a
Des feuilles d’or vert | que l’orage retrousse. 5+6 b
Les hauts peupliers, | fourbus, ployés en deux, 5+6 a
10 Balayant | la terre avec leur crête, 3+6 b
Vont tracer | des cercles autour d’eux 3+6 a
Comme des sorciers | par un soir de tempête. 5+6 b
Le lierre, arraché | des murs, fouette l’air lourd 5+6 a
Qu’il emplit | d’un sifflement sinistre, 3+6 b
15 Tourne, monte, | ondule, va, vient, court, 3+6 a
Comme un serpent fou | qui danse au son du sistre. 5+6 b
Les chênes trapus | assomment les lilas ; 5+6 a
Le rosier | qui saigne ses pétales 3+6 b
S’abandonne, | indiciblement las, 3+6 a
20 Sous le choc hurlant | des rafales brutales. 5+6 b
Pendant quatre nuits | et quatre jours entiers, 5+6 a
Secoués | dans un fougueux désordre, 3+6 b
Bataillant | au-dessus des sentiers, 3+6 a
Ils n’ont pas cessé | de geindre et de se tordre. 5+6 b
25 Ils tendent leurs bras | pour supplier les vents, 5+6 a
Leur bras gourds | rompus dans la torture… 3+6 b
— Est-il vrai | qu’ils ne soient pas vivants ? 3+6 a
Est-ce que tout souffre, | ô ma mère, ô Nature ? 5+6 b
mètre profils métriques : 5+6, 3+6
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