Métrique en Ligne
a voyelle stable
er voyelle ambigüe
e "e" masculin
e "e" féminin
e "e" élidé
e "e" ignoré
e "e" écarté
12 longueur métrique
6-6 mètre
FSF_1/FSF1
corpus Pamela Puntel
Fs. F.
LE CRI D'ALARME
HOMMAGE A LA FRANCE EN DEUIL
1871
LE CRI D'ALARME
HOMMAGE A LA FRANCE EN DEUIL
Domine, salva nos, perimus !
Né d'un perfide azur,un ténébreux orage 6+6 a
Soudain sur notre barquea déchné ses coups. 6+6 b
Plus d'étoile. oh ! commentéchapper au naufrage ? 6+6 a
Plus de mât. c'en est fait !— « Mtre réveillez-vous… 6+6 b
5  Pitié, pitié ! tristes victimes, 8 c
 Nous roulons au fond des abîmes. 8 c
« Seigneur, nous périssons !sauvez-nous, sauvez-nous ! » 6+6 b
Oui, l'orage est affreux ;oui, la nuit est profonde. 6+6 a
D'un naufrage inouïl'univers est témoin 6+6 b
10 Pour la France livréeaux caprices de l'onde, 6+6 a
D'un miracle du Cielil serait grand besoin ! 6+6 b
 Implorons-le de sa clémence ; 8 c
 Dieu seul, en ce péril immense, 8 c
Dieu seul peut dire au flot :«Tu n'iras pas plus loin ! » 6+6 b
15 Dans un piège attiré,notre généreux père 6+6 a
D'un rival implacablea subi le courroux. 6+6 b
Sans armes, sans amis,sans espoir, ô misère ! 6+6 a
Il est là, mutilé !! « Mtre, réveillez-vous ! » 6+6 b
 Pitié ! pitié ! tristes victimes, 8 c
20  Nous roulons au fond des abîmes. 8 c
« Seigneur, nous périssons.Sauvez-nous, sauvez-nous ! » 6+6 b
Tel qu'un paralytiqueétendu sur sa couche 6+6 a
Supplie en vain ses filsautour de lui penchés, 6+6 b
Oui, le pays, en proieà l'ennemi farouche, 6+6 a
25 Pleure en vain devant nousses lambeaux arrachés. 6+6 b
 Du Ciel implorons la clémence. 8 c
 Dieu seul, en ce péril immense, 8 c
Pourrait lui dire encor :« Levez-vous et marchez ! » 6+6 b
Aux flots insidieuxd'une rive étrangère 6+6 a
30 Nos frères ont puisédéfaillance et dégts. 6+6 b
Vidée à trop longs traits,la coupe mensongère 6+6 a
Va causer leur trépas.« Mtre, réveillez-vous ! » 6+6 b
 Pitié ! pitié ! tristes victimes, 8 c
 Nous roulons au fond des abîmes… 8 c
35 Seigneur, nous périssons.Sauvez-nous, sauvez-nous ! » 6+6 b
Oui, notre lèvre impiea des pures ivresses 6+6 a
Trop longtemps oubliéle salutaire émoi, 6+6 b
Et, tel qu'un vil lépreuxs'agite en ses détresses, 6+6 a
Notre corps socialchancelle en désarroi. 6+6 b
40  Du Ciel implorons la clémence ; 8 c
 Dieu seul, en ce malheur immense, 8 c
Pourrait lui dire encor :« Lazare, lève-toi !… » 6+6 b
Lève-toi !… — Mais comment,naufragée et gisante, 6+6 a
Nef chérie, ô paysbrisé dans tes fiertés, 6+6 b
45 Comment, ô ma patrie,hélas ! agonisante, 6+6 a
Pourriez-vous dans votre ombreaspirer aux clartés ? — 6+6 b
 Témoins et victimes des choses, 8 c
 Aux effets demandons leurs causes 8 c
Et du fond des erreursmontons aux vérités ! 6+6 b
50 Refoulant dans nos seinsles angoisses de l'heure, 6+6 a
Comme un fils, à l'aspectimprévu d'un cercueil, 6+6 b
A sa mère en dangertout à coup songe et pleure, 6+6 a
Tremblant pour son trésorde tendresse et d'orgueil ; 6+6 b
 Fiers de son passé magnanime, 8 c
55  Rendons, au bord de son abîme, 8 c
Un hommage pieuxà la patrie en deuil ! 6+6 b
Ah ! si nous mesurionsnos pleurs à ta souffrance, 6+6 a
Quels yeux plus que nos yeuxdevraient en contenir ? 6+6 b
Et, situ périssais,quel autre peuple, ô France ! 6+6 a
60 Toi qui les guidais tousaux champs de l'avenir, 6+6 b
 Quel autre, ô reine de l'histoire, 8 c
 De quatorze siècles de gloire 8 c
Léguerait à ses filsl'auguste souvenir ? 6+6 b
Si tu disparaissais,si ton étoile heureuse 6+6 a
65 S’éteignait dans ton cieltout à coup embrumé ; 6+6 b
Si, tout à coup, l'échode ta voix généreuse 6+6 a
Cessait de retentirdans le monde alarmé, 6+6 b
 Qui remplacerait ta lumière ? 8 c
 Et quelle autre voix sur la terre 8 c
70 Irait porter l'espoirau cœur de l'opprimé ? 6+6 b
Sans toi, sans le bon gtque l'univers t'envie, 6+6 a
Qui soutiendrait l'éclatdes travaux opulents ? 6+6 b
Sans toi, dans les beaux-arts,idéal de la vie, 6+6 a
Qui saurait susciteret sacrer les talents ? 6+6 b
75  Qui donc, pour rapprocher les mondes 8 c
 A travers les monts ou les ondes, 8 c
De ton noble génieaurait les fiers élans ? 6+6 b
Personne ! et, cependant,de cette gloire ardue 6+6 a
Tu peux te repentiren voyant tant d'ingrats. 6+6 b
80 Tu fus trop magnanime,et cela t'a perdue. 6+6 a
Tant de bienfaits aussine se pardonnent pas ! 6+6 b
 Des sœurs qui te restent fidèles 8 c
 Compte le nombre, et par les zèles 8 c
Interprète les vœuxqu'elles formaient tout bas… 6+6 b
85 Une d'elles, surtout,au niveau de sa haine 6+6 a
Élevait sourdementson calcul infernal, 6+6 b
Et, comme tu marchaisconfiante et sereine, 6+6 a
Sondant le sol minésous ton char triomphal, 6+6 b
 Elle épiait l'heure insolente, 8 c
90  Qui devait dans sa main sanglante 8 c
Faire tomber enfinle sceptre impérial. 6+6 b
Et te voilà brisée !!! et des noirs précipices 6+6 a
Ta chute fait tremblerles grands et longs échos, 6+6 b
Et voilà,-Dieu puissant,détournez ces calices ! — 6+6 a
95 Voilà que l'anarchie,aiguisant ses couteaux, 6+6 b
 Veut, en des luttes fratricides, 8 c
 Achever de ses mains livides 8 c
L'affreux déchirementde ta robe en lambeaux ! 6+6 b
Dans nos cœurs désolésméditons ces images ; 6+6 a
100 Sans leçon, les regretsdemeurent impuissants. 6+6 b
Si du monde la Francea forcé les hommages, 6+6 a
C'est qu'elle fut jadiset lumière et bon sens. 6+6 b
 Hélas ! s'il n'en est plus de même, 8 c
 C'est que de système en système, 8 c
105 De ces dieux sans autels'est retiré l'encens. 6+6 b
Chaque heure maintenantproclame sa maxime ; 6+6 a
Tout se dit, tout s'écrit,tout brave l'examen ; 6+6 b
Tout se peut, tout se voit,rien n'est vertu ni crime ; 6+6 a
Le foat d'aujourd'huise fait juge demain, 6+6 b
110  Et la plus cruelle ineptie, 8 c
 S'appuyant de notre inertie, 8 c
Poursuit impunémentson funeste chemin. 6+6 b
L'Utopie, alimentd'envieuses folies, 6+6 a
Dans la foule entretientles espoirs corrupteurs ; 6+6 b
115 Des doctrines sans Dieu,sans loi, de fiel remplies, 6+6 a
Brisent en les raillanttous les freins protecteurs. 6+6 b
 Une théorie homicide, 8 c
 Préconisant le régicide, 8 c
Recrute en plein soleilde sombres sectateurs ; 6+6 b
120 Et l'on s'étonne après,— dérision amère !— 6+6 a
De voir se déchnerde sinistres essaims 6+6 b
Dont la hache brutaleet le fusil sommaire, 6+6 a
Supprimant toute voixcontraire à leurs desseins, 6+6 b
 Osent,— trop fatale insolence, — 8 c
125  Prétendre, par la violence, 8 c
Imposer au paysun ramas d'assassins ! 6+6 b
Amis, il n'est que temps.levons-nous ! — l'incendie, 6+6 a
Spectre hideux, sanglant,monte sur l'horizon ; 6+6 b
Pour comprimer l'essorde sa rage hardie, 6+6 a
130 Marchons armés de foi,de cœur et de raison. 6+6 b
 Voyez ! déjà de porche en porche, 8 c
 Secouant son horrible torche, 8 c
Le fléau niveleurenvahit la maison ! 6+6 b
Déjà, semant partoutla ruine et les larmes, 6+6 a
135 Le torrent en grondantse déborde et s'étend. 6+6 b
Français, plus de partis !jetons le cri d'alarmes !!! 6+6 a
L'hydre au front des beffroisen hurlant se suspend… 6+6 b
 Voyez !… du fond des ses ténèbres, 8 c
 Ivre et dardant ses dards funèbres, 8 c
140 Sur nous, rouge et fangeux,s'élance le serpent ! 6+6 b
Ce serpent, de ses plissoudain serrant l'étreinte, 6+6 a
Siffle, s'enfleil s'attaqueà l'autel, au foyer. 6+6 b
Pères, défendons-nous !Autour de l'arche sainte, 6+6 a
Chrétiens, au bon combatcourons nous essayer ! 6+6 b
145  A la famille, au sanctuaire, 8 c
 Chacun doit son bras, sa prière ; 8 c
C'est la dette du cœuret de l'âme à payer. 6+6 b
Mais, cette noble detteune fois acquittée, 6+6 a
Le chrétien ne croit pasavoir atteint le but : 6+6 b
150 Dès qu'elle est abattue,à la main irritée 6+6 a
Il tend sa main en frère ;il parle de salut, 6+6 b
 Et parfois une étreinte, heureuse 8 c
 De son étreinte généreuse, 8 c
Répond,—de repentiraugure et doux tribut. 6+6 b
155 Oui, tel sera le prixd'un ferme et tendre zèle. 6+6 a
Combattons l'anarchieavec la liberté ; 6+6 b
Au sceptique opposonsnotre raison fidèle ; 6+6 a
Au malheureux aigri,disons fraternité, 6+6 b
 Et de la divine lumière 8 c
160  Nous relèverons la bannière, 8 c
A ce cri trois fois saint :espoir, foi, charité ! 6+6 b
Oh ! que chacun apporteune voix, une obole ; 6+6 a
Qu'au doux concert du bientous brûlent d'être admis ; 6+6 b
Que le pinceau, le luth,la plume, la parole, 6+6 a
165 Que la science et l'art,s'honorant d'être amis, 6+6 b
 De purs rayons sèment leur voie, 8 c
 Heureux d'arracher quelque proie 8 c
Aux poisons que l'enfersur la France a vomis. 6+6 b
C'est ainsi que l'esprit,les mœurs, l'âme attendrie, 6+6 a
170 A leurs divines finsrappelant tes enfants, 6+6 b
Tu pourras de tes maux,ô ma mère ! ô patrie ! 6+6 a
Oublier les douleursdans nos bras réchauffants, 6+6 b
 Et que tu redevras, ô France ! 8 c
 Un autre avenir d'espérance 8 c
175 Au cœur régénéréde tes fils triomphants. 6+6 b
mètre profils métriques : 8, 6+6
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