Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
FRA_1/FRA3
Anatole FRANCE
Les poèmes dorés
1873
La mort d'une libellule
Sous les branches de saule | en la vase baignées 6+6 a
Un peuple impur se tait, | glacé dans sa torpeur, 6+6 b
Tandis qu'on voit sur l'eau | de grêles araignées 6+6 a
Fuir vers les nymphéas | que voile une vapeur. 6+6 b
5 Mais, planant sur ce monde | où la vie apaisée 6+6 a
Dort d'un sommeil sans joie | et presque sans réveil, 6+6 b
Des êtres qui ne sont | que lumière et rosée 6+6 a
Seuls agitent leur âme | éphémère au soleil. 6+6 b
Un jour que je voyais | ces sveltes demoiselles, 6+6 a
10 Comme nous les nommons, | orgueil des calmes eaux, 6+6 b
Réjouissant l'air pur | de l'éclat de leurs ailes, 6+6 a
Se fuir et se chercher | par-dessus les roseaux, 6+6 b
Un enfant, l'œil en feu, | vint jusque dans la vase 6+6 a
Pousser son filet vert | à travers les iris, 6+6 b
15 Sur une libellule ; | et le réseau de gaze 6+6 a
Emprisonna le vol | de l'insecte surpris. 6+6 b
Le fin corsage vert | fut percé d'une épingle ; 6+6 a
Mais la frêle blessée, | en un farouche effort, 6+6 b
Se fit jour, et, prenant | ce vol strident qui cingle, 6+6 a
20 Emporta vers les joncs | son épingle et sa mort. 6+6 b
Il n'eût pas convenu | que sur un liège infâme 6+6 a
Sa beauté s'étalât | aux yeux des écoliers : 6+6 b
Elle ouvrit pour mourir | ses quatre ailes de flamme, 6+6 a
Et son corps se sécha | dans les joncs familiers. 6+6 b
mètre profil métrique : 6+6
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