Métrique en Ligne
a voyelle stable
er voyelle ambigüe
e "e" masculin
e "e" féminin
e "e" élidé
e "e" ignoré
e "e" écarté
12 longueur métrique
6-6 mètre
DUC_3/DUC90
Alexandre DUCROS
Les Étrivières
1867-1885
Deuxième Partie
(1870-1871)
Nous avons la Guerre !!!
 Ces mots ont retenticomme un coup de tonnerre, 6+6 a
 Dans un ciel limpide et serein : 8 b
 — « A la Prusse la Francea déclaré la guerre ; 6+6 a
 Nos troupes marchent vers le Rhin. » 8 b
5  Loin de nous les terreurset les vaines alarmes, 6+6 a
 La victoire aime nos drapeaux… 8 b
 Mais combien d'orphelinset de veuves en larmes, 6+6 a
 Prieront pour des morts sans tombeaux ! 8 b
 La guerre ! quelle affreuseet quelle horrible chose 6+6 a
10  Devions-nous la revoir encor ? 8 b
 Et faudra-t-il toujours,mon Dieu, que l'homme arrose, 6+6 a
 Avec du sang les moissons d'or ! 8 b
 Des fils des vieux Teutonsla horde envahissante, 6+6 a
 Fuyant un ciel noir de frimas, 8 b
15  Comme vers un Édendepuis longtemps errante, 6+6 a
 Émigré vers de doux climats ; 8 b
 Elle vient, flot pressé,sur nos rives fécondes, 6+6 a
 Cherchant de nouveaux horizons, 8 b
 Cueillir la grappe d'orqui pend aux treilles blondes, 6+6 a
20  Et les trésors de nos saisons. 8 b
 C'est là ce qu'elle veut ;le soleil et la vigne, 6+6 a
 Et de nos filles la beauté. 8 b
 Voici déjà longtempsque son œil les désigne 6+6 a
 A sa sombre brutalité. 8 b
25  La horde devint peupleet ce peuple, naguère, 6+6 a
 Dans son ambition rêva 8 b
 De devenir empire,et le sort de la guerre 6+6 a
 Le lui promit à Sadowa ! 8 b
 A quoi donc songeais-tu,toi, Louis Bonaparte, 6+6 a
30  Toi, qui fais trembler un faubourg, 8 b
 A quoi donc songeais-tu,quand le poing sur la carte, 6+6 a
 Hohenzollern volait Hapsbourg ? 8 b
 C'est alors qu'il fallaitde l'ogre insatiable, 6+6 a
 Bornant les appétits cachés, 8 b
35  Lui crier : — « C'est assez !» et renverser la table 6+6 a
  l'on découpait les Duchés. 8 b
 Certes, tu le pouvaissans combats ni batailles, 6+6 a
 Tu n'avais qu'à dire : — « Je veux ! » 8 b
 Et Guillaume effarérentrait dans ses murailles, 6+6 a
40  Sans nous promettre à ses neveux ! 8 b
 Mais aujourd'hui le sangdoit couler dans nos plaines 6+6 a
 Au bruit des longs canons d'airain, 8 b
 Pour arrêter l'essordes phalanges hautaines, 6+6 a
 Qui déjà campent sur le Rhin ! 8 b
45  Il le faut ?… En avant !— C'est par ton incurie, 6+6 a
 Que la France vole aux combats… 8 b
 Non pas ta France, à toi,mais la Mère Patrie, 6+6 a
 Qu'au Deux-Décembre tu sabras ! 8 b
 Oui, nous la défendronscette France adorée, 6+6 a
50  Que tu souillas, que tu meurtris, 8 b
 Nous la ferons surgirgrande, régénérée, 6+6 a
 Aux regards des peuples surpris. 8 b
 Et puisque entre tes mainsun barbare l'insulte, 6+6 a
 Eh ! bien, nous te la reprendrons, 8 b
55  Nos cœurs seront son temple,et notre amour son culte, 6+6 a
 Et pour Elle, tous, nous mourrons ! 8 b
 Oui, tous ! sache-le bien,ceux-là que tes séides, 6+6 a
 Le Huit-Mai poussaient au scrutin, 8 b
 Ont enfin reconnutes vœux liberticides 6+6 a
60  Et ta fourberie, ô Scapin ! 8 b
 Tes Préfets leur disaient :— « Paix durable et certaine, 6+6 a
 Si les Oui triomphent des Non. » 8 b
 Deux mois sont écoulés,rien que deux mois à peine, 6+6 a
 Et déjà gronde le canon ! 8 b
65  Les as-tu bien dupésces électeurs crédules ? 6+6 a
 Comme tu riais d'eux, tout bas ! 8 b
 Ils n'étaient que poltrons,tu les fis ridicules, 6+6 a
 Ils ne te pardonneront pas. 8 b
 Car les vieux répétaient :— « Notre tâche est finie, 6+6 a
70  A nous le doux repos du soir, 8 b
 Mais nos fils poursuivrontcette tâche bénie, 6+6 a
 Eux, notre orgueil ; eux, notre espoir ! » 8 b
 Les mères murmuraient :— « Quand du champ qu il féconde, 6+6 a
 Mon fils viendra se reposer, 8 b
75  Je mettrai sur son frontque la sueur inonde, 6+6 a
 Un doux et maternel baiser ! » 8 b
 Tout en filant le lin,les belles jeunes filles, 6+6 a
 Disaient : — « Vienne Pâque ou Noël, 8 b
 Et celui qui m'attend,le soir, sous les charmilles, 6+6 a
80  Me fera sa femme à l'autel ! » 8 b
 Mais, adieu les moissons,adieu les fiançailles ; 6+6 a
 Le saint travail, le pur amour ! 8 b
 N'est-ce pas le clairon,le clairon des batailles, 6+6 a
 Qui se mêle au bruit du tambour ? 8 b
85  Que ces champs soient déserts,ces gaons, qu'on les prenne 6+6 a
 Sous l'escorte d'un caporal ; 8 b
 Telle est la sanctionet la loi souveraine 6+6 a
 Du Plébiscite Impérial ! 8 b
 Le hameau désolécroit s'éveiller d'un songe, 6+6 a
90  Il est en proie à la terreur, 8 b
 Il crâche ces deux mots :— « Trahison et mensonge ! 6+6 a
 A la face de l'Empereur. 8 b
 Le voilà démasqué.La France tout entière, 6+6 a
 A cette heure le connt bien ! 8 b
95  Un peuple frémissantregarde à la frontière, 6+6 a
 Mais ce peuple n'est pas le sien ! 8 b
 Que nous fait Bonaparteà cette heure suprême, 6+6 a
  la Patrie est en danger ? 8 b
 Plût à Dieu que pour nous,pour nous et pour lui-même, 6+6 a
100  Cet homme nous fût étranger. 8 b
 Mais déjà l'ennemilà-bas dresse sa tente. 6+6 a
 Allons ! Le sort en est jeté ! 8 b
 Dans le camp des Germainsrépandons l'épouvante, 6+6 a
 Marchons à l'immortalité. 8 b
105  O France ! ô doux pays !ton souffle nous anime, 6+6 a
 Ton nom fait palpiter nos cœurs ! 8 b
 O France ! ô doux paysde vaillance sublime, 6+6 a
 Le monde a vu tes fils vainqueurs. 8 b
 Ils s'arment, mais pour toi,France, mère chérie ! 6+6 a
110  Non pour un pouvoir détesté ; 8 b
 Ils sont prêts à mourirpour toi, Sainte Patrie ; 6+6 a
 Sol sacré de la Liberté ! 8 b
jour de la déclaration de guerre, lue au Sénat par M.de Grammont
et à la Chambre des Députés par M. Émile Ollivier.
mètre profils métriques : 8, 6+6
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