MÉTRIQUE EN LIGNE

a voyelle stable
er voyelle ambigüe
e "e" masculin
e "e" féminin
e "e" élidé
e "e" ignoré
e "e" écarté
12 longueur métrique
6-6 mètre

DUC_3/DUC115

Alexandre DUCROS

Les Étrivières

1867-1885

Troisième partie

(1871-1885)

A mon Petit-Neveu (Marcel Challier-Ducros)

	Que fais-tu ? Dors-tu bien la nuit ?	8	a
	Manges-tu bien le jour ? — De grâce,	8	b
	Apprends-moi tout ce qui se passe,	8	b
	Et si tu fais beaucoup de bruit.	8	a
5	Et si tu fais beaucoup de casse.	8	b

Te pousse-t-il beaucoup de dents ?	8	a
Cours-tu comme un chat par la chambre,	8	b
Puisque l'humide et froid décembre,	8	b
Nous oblige à rester dedans ?	8	a

10	Pour voir ce qu'ils ont dans le ventre,	8	a
	Tu crèves tes pantins, — c'est clair !…	8	b
	Dans l'humanité, vaste centre,	8	a
	Que de pantins d'os et de chair,	8	b
	Qui, comme eux, n'ont rien dans le ventre.	8	a

15	Tu sauras tout cela plus tard ;	8	a
	Et les sottises éternelles,	8	b
	Les faussetés sempiternelles	8	b
	Des hommes qui, — pour la plupart,	8	a
	Ne sont que des polichinelles !	8	b

20	Toi, si tu veux être vainqueur,	8	a
	Dans les grimaces de la vi e,	8	b
	Marche droit et garde de ton cœur,	9	a
	Et saute à pieds joints sur l'envi e.	8	b

	Sois toujours bon, mais ne sois pas	8	a
	Dupe de la bonté trop prompte,	8	b
30	Tu trouverais devant tes pas,	8	a
	Beaucoup d'exploiteurs ici-bas,	8	a
	Qui saurai ent en tirer bon compte.	8	b

	Fais-toi de sincères amis.	8	a
	Un seul, mais fidèle, en vaut mille.	8	b
35	Aime saintement ton pa ys !	8	a
	Et plus tard, s'il était utile,	8	b
	De répandre ton sang pour lui,	8	a

	Donne le plus pur de tes veines,	8	b
	Et tu satisfairas les haines,	8	b
40	Que nous comprimons aujourd'hui,	8	a
	En songeant aux hordes germaines !	8	b

Paris, 22 décembre 1884.

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