NADÈGE |
Au ciel elle a rendu sa vie
Et doucement s’est endormie,
Sans murmurer contre ses lois.
Ainsi le sourire s’efface ;
Ainsi meurt, sans laisser de trace,
Le chant d’un oiseau dans les bois.
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Parny. |
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Elle est aux cieux, la douce fleur des neiges ; |
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Elle se fond au bord de son printemps. |
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Voit-on mourir de si jeunes instants ! |
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Mais ils souffraient, mon Dieu ! tu les abrèges. |
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Son sort a mis des pleurs dans tous les yeux ! |
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C’était, on croit, l’auréole d’un ange, |
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Tombée à l’ombre et regrettée aux cieux. |
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D’un peu de vie, oh ! que la mort te venge, |
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Fleur dérobée au front d’un séraphin ! |
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Reprends ton rang avec un saint mystère ; |
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Et ce fil d’or, dont nous pleurons la fin, |
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Va l’attacher autre part qu’à la terre ! |
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SUR SA TOMBE |
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Sous les frimas du nord tendre fleur enfermée, |
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Dans la neige et le sang a germé ton destin, |
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Lorsque aux plis du drapeau de notre vieille armée, |
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Dieu lui-même abrita ton orageux matin, |
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L’incendie épura leur vieille et sainte gloire ; |
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Toi, ton jeune parfum s’exhale vers les cieux. |
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Nadège ! il restera frais à notre mémoire, |
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Comme le doux regard où tremblaient tes adieux |
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À vingt ans. |
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À vingt ans ! |
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