Métrique en Ligne
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Marceline DESBORDES-VALMORE
POÉSIES
1830
POÉSIES INÉDITES
ROMANCES
JE L’AI VU
Ma sœur, il ne faut me blâmer 8
Si ma tristesse est sans colère : 8
Je ne peux me sauver d’aimer, 8
Et celui qui m’aima ne doit plus me déplaire. 12
5 Laissez d’un retour imprévu, 8
Laissez-moi goûter tous les charmes. 8
Hélas ! j’ai retrouvé des larmes ; 8
Mais je l’ai vu ! 4
Si vous saviez quel doux transport 8
10 Se répand dans l’âme agitée, 8
Quand celui qui fit notre sort 8
Ranime, en s’y montrant, une fête attristée ! 12
Que je l’aime ! il est revenu. 8
Je ne sens plus sa froide absence : 8
15 Lui n’a pas senti ma présence ; 8
Mais je l’ai vu ! 4
Ma sœur, quel plaisir douloureux 8
Le bonheur perdu laisse encore ! 8
Quel charme de revoir heureux 8
20 L’objet, l’unique objet qu’on pleure et qu’on adore ! 12
Ce sourire si bien connu 8
Nous rappelle tant d’espérance ! 8
Il réveille aussi la souffrance ; 8
Mais je l’ai vu ! 4
25 Peut-être est-il quelques beaux jours 8
Cachés dans ma mélancolie ; 8
Peut-être il sait aimer toujours, 8
Et moi, je ne saurai jamais comme on oublie. 12
Enfin, si d’un trait plus aigu 8
30 L’insensé frappait ma tendresse, 8
Pleurez sur sa faible maîtresse… 8
Mais je l’ai vu ! 4
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