Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
CAO_1/CAO9
Jean Baptiste CAOUETTE
LES VOIX INTIMES
1892
POÉSIES DIVERSES
BOUQUET DE VIOLETTES
L'ÉPÉE ET LA CHARRUE
Nos aïeux, sur ce sol, | avec leur fière épée 6+6 a
Ont écrit ce grand mot : | civilisation ! 6+6 b
Nous, avec la charrue, | achevons l'épopée 6+6 a
Par ce terme viril : | colonisation ! 6+6 b
LA PRESSE
5 La presse, c'est le phare | illuminant le monde, 6+6 a
Le phare qui répand | sa lumière féconde 6+6 a
Dans les nombreux esprits | où l'erreur existait. 6+6 b
Mais la mauvaise presse | attaque la morale 6+6 c
Sape l'autorité, | provoque le scandale 6+6 c
10 Et renverserait tout, | si Dieu ne l'arrêtait ! 6+6 b
RICHESSE ET PAUVRETÉ
De la richesse naît | quelquefois l'avarice, 6+6 a
Et le cœur de l'avare | est toujours malheureux ; 6+6 b
Mais de la pauvreté | jamais ne vient ce vice 6+6 a
Voilà pourquoi le pauvre | est si souvent joyeux. 6+6 b
L'ORPHELINE ET SA MÈRE
15 Une orpheline, un jour, | demandait à sa mère 6+6 a
Pourquoi, soir et matin, | elle priait Jésus ? 6+6 b
C'est que, répondit-elle, | en lui je vois un père 6+6 a
Qui remplace celui | que tu n'embrasse plus ! 6+6 b
LE DOIGT DE DIEU
Par un froid de décembre, | une tremblante mère 6+6 a
20 Chez un riche orgueilleux | alla tendre la main ; 6+6 b
Le riche en blasphémant | repoussa sa prière, 6+6 a
Mais l'ange de la mort | le foudroya soudain. 6+6 b
LA RECONNAISSANCE
Tout bienfaiteur a droit | à la reconnaissance ; 6+6 a
L'être suprême à qui | nous devons l'existence 6+6 a
25 A les prémices de ce droit. 8 b
C'est un devoir auquel | chaque bienfait nous lie, 6+6 c
Et l'ingrat est un monstre | indigne de la vie, 6+6 c
Un être à l'esprit trop étroit ! 8 b
MA POLITIQUE
Ma politique à moi, | voulez-vous la connaître ? 6+6 a
30 ‒ Non, dites-vous ? ‒ Alors, | ce sera plus tôt fait ! 6+6 b
D'ailleurs, je vous dirais | qu'elle est encore à naître : 6+6 a
Quoi ! cela vous étonne ? | et pourtant c'est un fait. 6+6 b
A NOS FRÈRES EXILÉS
O frères, qui vivez | loin de notre patrie 6+6 a
Et qui gardez encore | avec idolâtrie 6+6 a
35 Les coutumes, les mœurs | et la foi des aïeux, 6+6 b
Soyez bénis ! Nos cœurs | caressent l'espérance 6+6 c
Qu'un jour vous reviendrez | dans la Nouvelle-France 6+6 c
Partager nos travaux | et leurs fruits glorieux ! 6+6 b
AH ! LES ENFANTS !
Bébé fait le malin | depuis une heure entière, 6+6 a
40 Et la faible maman | ne peut le maîtriser. 6+6 b
Soudain le père arrive | et se met en colère, 6+6 a
Mais bébé l'adoucit | avec un seul baiser… 6+6 b
LES PARVENUS
Il est des parvenus | qui croient, dans leur folie, 6+6 a
Que la toilette et l'or | éclipsent le génie, 6+6 a
45 Et que tous leurs désirs | doivent être exaucés. 6+6 b
Erreur ! car ici-bas | le génie est le maître, 6+6 c
Et quand ces pauvres sots | s'efforcent de paraître, 6+6 c
Ils sont pris en pitié | par les hommes sensés ! 6+6 b
TEL PÈRE, TEL FILS
Autrefois, j'ai connu, | tout près de cette ville, 6+6 a
50 Un gamin de neuf ans | qui blasphémait déjà. 6+6 b
« Enfant, lui dis-je un jour, | cette habitude est vile. 6+6 a
« Monsieur, répondit-il, | je fais comme papa ! » 6+6 b
LE MOT PATRIE
Le mot patrie est doux | à l'oreille de l'homme ; 6+6 a
L'enfant, sans le comprendre, | avec amour le nomme ; 6+6 a
55 L'adulte en l'entendant | sent palpiter son cœur. 6+6 b
A ce mot nous volons | sur le champ de bataille, 6+6 c
Et pour lui nous bravons | le fer de la mitraille ; 6+6 c
Ce mot veut dire enfin : | pays, famille, honneur ! 6+6 b
mètre profils métriques : 8, 6+6
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