Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
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Alfred BUSQUET
POÉSIES
1884
SUR LES CHEMINS
IMPRESSIONS DE VOYAGE
PORTUGAL-ESPAGNE
XI
NÉNIES ROYALES
A Sa Majesté le Roi Don Fernando,
J’ai contemplé la race | auguste et fortunée 6+6 a
De Bragance et Bourbon. | O regrets superflus ! 6+6 b
O désespoir ! ô race | à la mort condamnée ! 6+6 a
Je n'ai fait que passer, | ils n'étaient déjà plus ! 6+6 b
5 Cinq infans fleurissaient | sur cette tige auguste. 6+6 a
Jeunes et beaux, pareils | aux infans de Lara, 6+6 b
Pareils à ces fruits d’or | que le passant déguste 6+6 a
Dans les jardins fleuris | du palais de Cintra. 6+6 b
Ils embaumaient les airs, | ils enivraient la vue, 6+6 a
10 Ils étaient le parfum, | ils étaient la beauté. 6+6 b
Ils couvraient le sentier | de leur ombre imprévue ; 6+6 a
Le rossignol chantait | auprès d’eux, tout l’été. 6+6 b
Le voyageur charmé | ne pouvait sans envie 6+6 a
Détacher son regard | de cette tige en fleurs. 6+6 b
15 Quelle moisson d’amour | leur promettait la vie ! 6+6 a
Quel avenir de gloire | et de paix ! O douleurs ! 6+6 b
La mort qui les guettait | vers la plus haute branche 6+6 a
Abaissa sa main lourde | et cueillit le fruit d’or, 6+6 b
Et depuis cet instant, | le jardin pleure encor 6+6 b
20 Les beaux fruits rayonnans | et perdus sans revanche. 6+6 a
Le rossignol muet | se cache dans les bois. 6+6 a
Les chênes ne sont plus | visités des colombes. 6+6 b
Le lys a dépouillé | le blanc manteau des rois. 6+6 a
Le rosier ne veut plus | fleurir que sur les tombes. 6+6 b
25 Il renaîtra pourtant, | le beau printemps vermeil, 6+6 a
Il renaîtra sans eux, | et mon cœur s’en irrite ; 6+6 b
Mais le peuple égaré | ne croit plus au réveil 6+6 a
De la nature, à moins | que son roi ressuscite. 6+6 b
O peuple, il renaîtra, | j’en atteste Louis, 6+6 a
30 J’en atteste ce père, | infortuné monarque, 6+6 b
Dont j’ai vu le bonheur | de mes yeux éblouis. 6+6 a
Et dont les pleurs sans fin | n’ont pu fléchir la Parque ! 6+6 b
Bon peuple, il renaîtra ! |… Ce n’est pas vainement 6+6 a
Que tes pleurs ont coulé, | profonds comme le Tage : 6+6 b
35 Dieu, qui sait mesurer | les forces au courage. 6+6 b
Doit un bonheur égal | à ton accablement ! 6+6 a
Et de ces trois tombeaux, | par un destin bizarre. 6+6 a
Tu sortiras plus jeune | et fort comme autrefois. 6+6 b
Ayant vaincu la mort | et ressaisi tes droits. 6+6 b
40 Peuple ressuscité | comme un nouveau Lazare ! 6+6 a
mètre profil métrique : 6+6
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