MÉTRIQUE EN LIGNE

a voyelle stable
er voyelle ambigüe
e "e" masculin
e "e" féminin
e "e" élidé
e "e" ignoré
e "e" écarté
12 longueur métrique
6-6 mètre

BRI_2/BRI147

Auguste BRIZEUX

LA FLEUR D’OR

1874

LIVRE NEUVIÈME

EN BRETAGNE

Le Lézard

À ***

CAMPAGNARD, je me mêle│à tous vos jeux rustiques,	6+6	a
Amusé des chansons,│m’exaltant aux cantiques ;	6+6	a
Voici comme jasait,│hi er, un joyeux gars,	6+6	b
Et le feu de son cœur│brillait dans ses regards :	6+6	b

5	« Avec une jeune veuve,	7	a
	Tendre encor, j’en ai la preuve,	7	a
	Savante à parler français :	7	b
	En causant de mille choses,	7	c
	Par la bruyère aux fleurs roses,	7	c
10	Tout en causant je passais.	7	b

	« C’était en juin,│la chaleur était grande.	4+6	a
	Sur le sentier│qui partage la lande,	4+6	a
	Au beau soleil│se chauffait un lézard ;	4+6	b
	Et dans ses tours,│ses détours, le folâtre	4+6	c
15	Faisait briller│son dos lisse et verdâtre	4+6	c
	Et secou ait│la fourche de son dard.	4+6	b

	« O mes amis,│ne plaignez pas ma peine !	4+6	a
	Car sur mon bras,│comme une molle chaîne,	4+6	a
25	S’était posé│son bras flexible et rond ;	4+6	b
	Et par instants│une mèche égaré e.	4+6	c
	De ses cheveux│une mèche cendré e	4+6	c
	Avec douceur│venait toucher mon front.	4+6	b

	« Certe, à lézard et vipère	7	a
30	Tout siffleur vendrait, j’espère,	7	a
	À ce prix-là ses chansons,	7	b
	Sans trouver l’heure trop lente,	7	c
	Ni la chaleur trop brûlante,	7	c
	Ni trop maigres les buissons.	7	b

35	« Donc, croyez-moi,│dans cette heureuse pose,	4+6	a
	Sous le soleil│et jusqu’à la nuit close	4+6	a
	J’aurais sifflé│fort gaîment ; mais voilà,	4+6	b
	Mes bons amis,│voilà que le vicaire,	4+6	c
	Vêtu de noir│et disant son rosaire,	4+6	c
40	Pour mon malheur│vient à passer par là :	4+6	b

	Tel fut son gai récit│qu’en mes rimes j’expose,	6+6	a
	Mais le feu s’est perdu│dans la métamorphose.	6+6	a
	Vous, une histoire aussi│sous vos grands arbres verts,	6+6	b
50	Cher po ète : elle aura│du charme dans vos vers.	6+6	b

mètre

profils métriques : 7, 6+6, 4+6