Métrique en Ligne
BOU_3/BOU73
Louis BOUILHET
DERNIÈRES CHANSONS
1869
VI
OH ! SERAIT-CE VRAI, MA BELLE
Oh ! Serait-ce vrai, ma belle, 7 a
Ce qu'un prêtre m'a conté, 7 b
Qu'une torture éternelle 7 a
Suit la douce volupté, 7 b
5 Que la blanche main des femmes 7 c
Sans cesse attire nos âmes 7 c
Au fond des gouffres ardents, 7 d
Et qu'au ténébreux empire 7 e
On doit payer un sourire 7 e
10 Par des grincements de dents ? 7 d
Ta lèvre en doux mots abonde 7 a
Et tu riras de mes fers, 7 b
Juliette, dans ce monde, 7 a
Astarté, dans les enfers ! 7 b
15 Oui, ‒ je le sens, dans mon âme 7 c
Satan pour soeur te réclame 7 c
Aux rivages embrasés ; 7 d
Car ton regard est de flamme, 7 c
Et brûlants sont tes baisers ! 7 d
20 Calmes dans leur allégresse, 7 a
Jamais les élus aux cieux 7 b
N'ont bu cette ardente ivresse 7 a
Qui petille dans tes yeux ; 7 b
Pour eux jamais, ô ma belle, 7 c
25 Tant d'amour ne chargea l'aile 7 c
Du timide séraphin, 7 d
Et l'éternelle ambroisie 7 e
Contient moins de poésie 7 e
Qu'une goutte de ton vin ! 7 d
30 Démon ! Démon ! Que m'importe 7 a
Que par une dure loi 7 b
Le ciel me ferme sa porte 7 a
Si j'ai l'enfer avec toi ? 7 b
Fille des sombres phalanges, 7 c
35 Rions des craintes étranges 7 c
Qui planent sur les tombeaux ; 7 d
J'aurais plutôt peur des anges, 7 c
Quand les diables sont si beaux ! 7 d
mètre profil métrique : 7
forme globale type : suite périodique avec alternance de type 1
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