Métrique en Ligne
a voyelle stable
er voyelle ambigüe
e "e" masculin
e "e" féminin
e "e" élidé
e "e" ignoré
e "e" écarté
12 longueur métrique
6-6 mètre
BAN_2/BAN96
Théodore de BANVILLE
Odes funambulesques
1857
OCCIDENTALES
OCCIDENTALE DOUZIÈME
LE CRITIQUE EN MAL D'ENFANT
Ce critique célèbreest mort en mal d'enfant. 6+6 a
Quel critique ! Il étaitfort comme un éléphant, 6+6 a
 Vif et souple comme une anguille. 8 b
S'il étirait un peuses membres avec soin 6+6 c
5 Il enjambait la mer,et savait au besoin 6+6 c
 Passer par le trou d'une aiguille. 8 b
Au spectacle c'étaitcharmant. Comme il jasait ! 6+6 a
l'article Fréderick,l'article Déjazet 6+6 a
 Pour lui ne gardaient pas d'arcanes. 8 b
10 Quant à ce qu'on appelleen ce temps-ci : « des mots », 6+6 c
Il en laissait toujoursau milieu des marmots 6+6 c
 Sept ou huit au bureau des cannes. 8 b
Il avait de l'espritcomme Jules Janin 6+6 a
Et comme Beaumarchais ;le sourcil léonin 6+6 a
15  De ce Jupiter de la rampe 8 b
Faisait tout tressaillir,Achilles, arlequins 6+6 c
Et gilles ; devant luices porte-brodequins 6+6 c
 Étaient comme le ver qui rampe. 8 b
Ce n'était qu'or et pourpreà tous ses dévidoirs. 6+6 a
20 Des myrtes qu'il avaitcueillis dans les boudoirs 6+6 a
 On t chargé vingt dromadaires, 8 b
Et certe, il s'en fallaitpeu qu'il ne mît à bas 6+6 c
la presse, la patrieet même les débats 6+6 c
 Par ses succès hebdomadaires. 8 b
25 On disait : « Prémaray,ce divin bijoutier, 6+6 a
A pourtant le ciseaumoins agile, et Gautier 6+6 a
 La touche moins fine et moins grasse ; 8 b
Saint-Victor et Méry,coloristes vermeils, 6+6 c
Ne peignent pas si bienles cheveux des soleils : 6+6 c
30  Janin lui-même a moins de grâce. » 8 b
Il n'était pas heureuxpourtant. Devant son feu 6+6 a
parfois en silenceil voyait d'un œil bleu 6+6 a
 Mourir en cendre un demi-stère, 8 b
Des spectres noirs, sortisdu fond de l'encrier, 6+6 c
35 Le talonnaient. C'est bienle cas de s'écrier 6+6 c
 Ici : « quel est donc ce mystère ? » 8 b
Ou bien il était tristeen même temps que gai, 6+6 a
Mêlant de profundisavec ma mie, ô gué ! 6+6 a
Telle en ces paysages qu'orne 8 b
40 Une blanche fontaineaux paillettes d'argent, 6+6 c
La lune astre des nuits,folâtre mais changeant, 6+6 c
Montre ensemble et cache une corne. 8 b
Tel vous pouvez le voirgravé par Henriquel ; 6+6 a
Et voici le fin mot :le malheur pour lequel, 6+6 a
45  Poussant des plaintes étouffées, 8 b
Il laissait tant languirson âme en désarroi, 6+6 c
C'était de n'avoir pasd'enfants, comme ce roi 6+6 c
 Qu'on voit dans les contes de fées. 8 b
Parfois contemplant seul,le front chargé d'ennuis, 6+6 a
50 Les clous de diamantssur le plafond des nuits, 6+6 a
 Il invoquait les muses, l'une 8 b
Ou l'autre, et leur disait :« Érato, mon trésor ! 6+6 c
Thalie ! ô Melpomèneà la chaussure d'or ! » 6+6 c
 Il disait à la lune : « Ô lune ! » 8 b
55 « ne m'inspirerez-vousaucun ouvrage ? Rien ? 6+6 a
Quoi ! Pas même un nouveausystème aérien ? 6+6 a
 Un livre sur l'architecture ? 8 b
Un vaudeville, grandde toute ma hauteur ? 6+6 c
Ne deviendrai-je pointce qu'on nomme un auteur 6+6 c
60  Dans les cabinets de lecture ? 8 b
« oui, la gloire est à moi,j'ai su m'en emparer, 6+6 a
Et, ne produisant rien,je puis me comparer 6+6 a
 Aux filles qu'on marie honnêtes ; 8 b
Je reste magnifiqueautant que paresseux, 6+6 c
65 Oui, mais ne pouvoir êtreà mon tour un de ceux 6+6 c
 Qui montrent les marionnettes ! 8 b
« ni ce Lesage, hélas !Ni cet abbé Prévost ! 6+6 a
Ni ce vieux Poquelinsur qui rien ne prévaut ! 6+6 a
 Ni ce Ronsard, ni ce Malherbe ! 8 b
70 Danser toujours, pareilà Madame Saqui ! 6+6 c
Sachez-le donc, ô lune,ô muses, c'est ça qui 6+6 c
 Me fait verdir comme de l'herbe ! 8 b
« oh ! Que ne puis-je, enflantcette bouche, hardi, 6+6 a
Hurler ces drames noirsque signe Bouchardy, 6+6 a
75  Ou bien par un grand élan d'aile, 8 b
Faire enfin, n'étant plusun eunuque au sérail, 6+6 c
Des romans comme ceuxde Ponson Du Terrail 6+6 c
 Ou du ténébreux La Landelle ! » 8 b
Il le faut, tôt ou tardun dénment a lieu. 6+6 a
80 Or, la nymphe d'une eauthermale, ou quelque dieu 6+6 a
 Mettant le nez à la fenêtre, 8 b
Voulut prendre en pitiél'illustre paria. 6+6 c
Notre homme devint gros,et chacun s'écria : 6+6 c
 « quelque chose de fort va ntre. » 8 b
85 Lui se tordait avecmille contorsions 6+6 a
De gésine. Éblouipar les proportions 6+6 a
 Énormes de sa masse abrupte, 8 b
Le prenant pour un mont,Préault disait : « oh ! ça 6+6 c
C'est Pélion, ou bienson camarade Ossa : 6+6 c
90  Allez-vous-en, que je le sculpte ! » 8 b
Et l'attente duradix ans. Les médisants, 6+6 a
Comme un chœur de vieillards,répétèrent dix ans 6+6 a
 À la foule, en s'approchant d'elle : 8 b
« tu prépares ton clairlorgnon, mais vainement. 6+6 c
95 Va plutôt voir guignolque cet événement : 6+6 c
 Le jeu n'en vaut pas la chandelle ! » 8 b
Enfin, pour accoucherle moderne Pança, 6+6 a
On prit tout bonnementune épingle : on pensa 6+6 a
 Le vider comme un œuf d'autruche. 8 b
100 Il ne sortit pas même,ô rage ! Une souris 6+6 c
De ce ventre dont l'orbeexcita nos souris : 6+6 c
 Le critique était en baudruche ! 8 b
mètre profils métriques : 8, 6+6
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