SCÈNE PREMIÈRE |
Une place publique. — Un grand feu allumé au milieu |
Un Bourgeois. |
|
Au meurtre ! épargnez un⎟ bourgeois ! |
|
|
voyant que personne ne le poursuit, il se rassure un peu, se tâte, examine ses vêtements d'un air piteux, et continue. |
|
Au meurtre ! épargnez un bourgeois ! J'ai donné contre |
6−6 |
a |
80 |
Un mur, et j'ai cassé⎟ le verre de ma montre ! |
6+6 |
a |
|
Mon chapeau défoncé⎟ s'est tout aplati sur |
6+6 |
b |
|
Ma tête. C'en est fait,⎟ je suis mort, à coup sûr ! |
6+6 |
b |
|
Non, je ne suis pas mort,⎟ mais je suis plein de plâtre. |
6+6 |
a |
|
Où suis-je ? C'est l'enfer,⎟ ou bien c'est un théâtre ! |
6+6 |
a |
85 |
Oui, voilà des décors.⎟ Que c'est vilain de près ! |
6+6 |
b |
|
Un ancien a raison⎟ de dire en mots exprès |
6+6 |
b |
|
Que, même à soixante ans,⎟ un homme n'est pas sage ! |
6+6 |
a |
au public, confidentiellement. |
|
Je crois sans plus d'affaire⎟ enfiler un passage, |
6+6 |
a |
|
(Je venais de dîner⎟ au prochain restaurant ; ) |
6+6 |
b |
90 |
J'entre, je m'aplatis⎟ le nez contre un torrent ! |
6+6 |
b |
|
Je crève une forêt,⎟ et ma jambe, qu'attrape |
6+6 |
a |
|
Un câble, s'engloutit⎟ dans le trou d'une trappe ! |
6+6 |
a |
|
Mon père l'exprimait⎟ judicieusement : |
6+6 |
b |
|
« quoiqu'on y voie, avec⎟ leur sourire charmant, |
6+6 |
b |
95 |
Des femmes, aux regards⎟ célestes, aux cous lisses, |
6+6 |
a |
|
On ne se saurait trop⎟ méfier des coulisses : |
6+6 |
a |
|
On peut trop aisément⎟ s'y faire estropier ! » |
6+6 |
b |
apercevant la salle. |
|
Mais je n'avais pas vu⎟ cela ! Sac à papier ! |
6+6 |
b |
|
Le bel endroit ! Quelle est⎟ cette superbe salle ? |
6+6 |
a |
100 |
Quel luxe ! Ma surprise⎟ est vraiment colossale ! |
6+6 |
a |
|
Je ne reconnais rien⎟ du tout ; pourtant je sais |
6+6 |
b |
|
Qu'ici je ne suis pas⎟ au théâtre-français ! |
6+6 |
b |
|
S'il passait dans ces lieux,⎟ où le hasard m'amène, |
6+6 |
a |
en prud'homme. |
|
Quelque acteur, un suppôt⎟ de l'art de Melpomène, |
6+6 |
a |
105 |
Je saurais si ces murs,⎟ qui n'ont rien de mesquin, |
6+6 |
b |
|
Abritent le cothurne⎟ ou bien le brodequin ! |
6+6 |
b |
|
Distinction utile,⎟ et même principale ! |
6+6 |
a |
apercevant Pierrot, qui paraît au fond. |
|
Justement, j'en vois un⎟ qui vient. Comme il est pâle ! |
6+6 |
a |
|
On dirait un malade,⎟ avec son blanc sarrot ! |
6+6 |
b |
|
|
SCÈNE II |
Le Bourgeois, Pierrot. |
Le Bourgeois, à Pierrot, qui s'est avancé, avec intérêt.
|
|
Monsieur est souffrant ? |
|
|
Pierrot exprime que non. |
|
Monsieur est souffrant ? Non !⎟ Tant mieux. |
|
|
Pierrot montre au bourgeois un écriteau avec ces mots :JE SUIS PIERROT |
|
Le Bourgeois, lisant l'écriteau.
|
110 |
Monsieur est souffrant ? Non ! Tant mieux. « je suis Pierrot ! » |
6+6 |
b |
avec admiration. |
|
Il est Pierrot ! Dieux c'est⎟ ici que Pierrot loge ! |
6+6 |
a |
|
Il est Pierrot ! |
|
|
à Pierrot. |
|
Il est Pierrot ! Monsieur,⎟ cela fait votre éloge. |
6+6 |
a |
monsieur, mime Pierrot, vous êtes trop bon, et vous êtes même joli, pour un birbe accablé de caducité. |
|
Vous dites que je suis⎟ joli pour un barbon, |
6+6 |
b |
|
Et que je suis trop bon !⎟ Je ne suis pas trop bon, |
6+6 |
b |
115 |
Car votre accueil m'enchante,⎟ et, depuis ma naissance, |
6+6 |
a |
|
Je désirais l'honneur⎟ de votre connaissance ! |
6+6 |
a |
Pierrot s'incline et exprime qu'il est flatté de ce compliment. |
|
Et… vous ne parlez pas ?⎟ |
|
|
Pierrot fait signe que non. |
|
Et… vous ne parlez pas ? Non ? Les gens bienséants |
6+6 |
b |
|
Parlent fort peu ! |
|
|
changeant la conversation. |
|
Parlent fort peu ! Quelle est⎟ la muse de céans ? |
6+6 |
b |
Pierrot exprime que c'est la folie. |
|
La folie ? Ah ! Vraiment !⎟ Votre salle est divine ! |
6+6 |
a |
|
Son aspect est gai comme⎟ un pinson ! |
|
|
Pierrot exprime qu'elle dépasse toutes les merveilles du monde, et que Louis XIV lui-même, Bien qu'il ressemblât au soleil, n'en avait pas de plus splendide. |
120 |
Son aspect est gai comme un pinson ! Je devine. |
6+6 |
a |
|
Vous me dites que, même⎟ au temps du roi Louis, |
6+6 |
b |
|
Rien d'aussi magnifique,⎟ aux regards éblouis |
6+6 |
b |
|
Ne parut ! |
|
|
Pierrot exprime qu'il a fallu dépenser des capitaux considérables pour arriver à construire un pareil édifice. |
|
Ne parut ! Ah ! Fort bien !⎟ Je vous entends. Nous sommes |
6+6 |
a |
|
D'accord. Il a fallu⎟ donner de fortes sommes |
6+6 |
a |
125 |
Pour la faire, éventrer⎟ d'énormes galions, |
6+6 |
b |
|
Et mettre des ducats⎟ dessus des millions ! |
6+6 |
b |
Pierrot exprime que c'est bien cela et que le bourgeois ne se trompe pas. |
|
Quel genre voulez-vous⎟ jouer ? La tragédie ? |
6+6 |
a |
|
C'est un genre français,⎟ excellent quoi qu'on die ! |
6+6 |
a |
Pierrot fait la parodie d'un acteur tragique, puis il dit que, malgré toute sa sympathie pour la haute littérature, il ne croit pas devoir s'y consacrer. |
|
Non ! Le drame ? |
|
|
Pierrot fait la parodie d'un acteur de drame. Il se promène à grands pas. Ô ciel, dit-il, où peut être ma fille ! à ce moment le bourgeois tire sa tabatière pour prendre une prise. Pierrot lui prend sa tabatière. Oh ! Dit-il, cette petite croix d'or ! Mais alors tu es ma fille ! Je suis ta mère ! C'est superbe, ajouta Pierrot, mais je ne veux pas de cela non plus, je préfère des comédies plus gaies. |
|
Non ! Le drame ? Non plus ?⎟ |
|
|
Ma foi non, dit Pierrot. |
|
Non ! Le drame ? Non plus ? Ah ! Vous ne voulez pas |
6+6 |
b |
130 |
Marcher toujours en deux,⎟ fendus comme un compas, |
6+6 |
b |
|
Et faire trembler tout,⎟ jusques à la Bastille, |
6+6 |
a |
|
Pour crier à la fin :⎟ « ciel ! Ma mère ! Ma fille ! » |
6+6 |
a |
ma foi non, dit Pierrot. |
|
Le vaudeville ? |
|
|
Pierrot en riant fait signe que non. |
|
Le vaudeville ? Non !⎟ Vous avez trop d'esprit. |
6+6 |
b |
à Pierrot, avec les ménagements qu'on emploie auprès d'une personne à qui l'on veut dire quelque chose de désagréable. |
|
Cher Monsieur Pierrot, nul⎟ jamais ne vous comprit |
6+6 |
b |
135 |
Aussi bien que je fais,⎟ grâce au style, sublime |
6+6 |
a |
|
Et touchant à la fois,⎟ de votre pantomime. |
6+6 |
a |
|
Mais, |
|
|
avec hésitation. |
|
Mais, Quoiqu'elle me rende⎟ extrêmement content, |
6+6 |
b |
|
Ne pourrais-je causer⎟ avec quelque habitant |
6+6 |
b |
|
De ce petit endroit⎟ cher à la fantaisie, |
6+6 |
a |
140 |
En simple prose, ou même⎟ en simple poésie ? |
6+6 |
a |
Ah ! Dit Pierrot, c'est très-facile, j'ai votre affaire. Il va à une coulisse et semble appeler familièrement quelqu'un. Aussitôt paraît le lutin des folies-nouvelles, cheveux au vent, couleur d'or, regard et sourire extasiés, personnification de ce qu'ont de plus adorable le caprice et la fantaisie. |
|
Le Bourgeois, apercevant le lutin.
|
|
Mais quel est cet éclair⎟ en habit de gala ? |
6+6 |
b |
|
Comme je clorais bien⎟ avec ce démon-là |
6+6 |
b |
|
Le chapitre éternel⎟ de mes mélancolies ! |
6+6 |
a |
|
|
SCÈNE III |
Le Bourgeois, Pierrot, Le Lutin. |
Le Lutin. |
|
Moi ? Je suis le lutin⎟ des nouvelles folies ! |
6+6 |
a |
145 |
Chantons, rions, dansons,⎟ tâchons de vivre encor ! |
6+6 |
b |
|
Voyez mes grands cheveux⎟ faits de lumière et d'or ! |
6+6 |
b |
|
Et mes yeux ! Des tisons⎟ d'enfer ! Voyez mes lèvres |
6+6 |
a |
|
Où l'amour et la lyre⎟ ont mis toutes leurs fièvres ! |
6+6 |
a |
|
Mes joyaux ! Mes habits⎟ où ruissellent des fleurs ! |
6+6 |
b |
150 |
Pleurez-vous, cher monsieur ?⎟ Je viens sécher les Pleurs ! |
6+6 |
b |
|
Écoutez mes chansons⎟ de danseuse bohème ! |
6+6 |
a |
|
Et surtout, aimez-moi⎟ d'abord : je veux qu'on m'aime ! |
6+6 |
a |
|
Laissez-moi folâtrer,⎟ bacchante, avec mes sœurs, |
6+6 |
b |
|
Et je vous verserai⎟ ce vin, cher aux penseurs |
6+6 |
b |
155 |
Saintement couronnés⎟ de raisins et de lierre, |
6+6 |
a |
|
Dont s'enivrait Lesage⎟ et que goûtait Molière ! |
6+6 |
a |
c'est une idée, dit Pierrot. Et il va chercher au fond du théâtre une table sur laquelle sont placés un broc et des verres. |
|
Le Bourgeois. |
|
Buvons-en ! Buvons-en⎟ beaucoup ! |
|
|
|
Le Lutin, élevant son verre plein de vin.
|
|
Buvons-en ! Buvons-en beaucoup ! À ta santé, |
6+6 |
b |
|
Ô bourgeois, cher public,⎟ d'un sourire enchanté ! |
6+6 |
b |
|
Toi qui de me comprendre⎟ es encore seul digne ! |
6+6 |
a |
160 |
Toi qui rêves, poëte,⎟ accoudé sous ma vigne ! |
6+6 |
a |
|
Préfère mes rosiers⎟ à la blancheur des lys ! |
6+6 |
b |
|
J'ai réjoui ton père⎟ et je berce ton fils ! |
6+6 |
b |
|
Aime-moi chancelante,⎟ et pourtant sérieuse ! |
6+6 |
a |
|
Je suis la farce antique,⎟ immortelle et joyeuse, |
6+6 |
a |
165 |
Et tous mes serviteurs⎟ furent tes échansons. |
6+6 |
b |
|
Trinquons ! Au vin de France !⎟ |
|
|
|
Le Bourgeois. |
|
Trinquons ! Au vin de France ! Au franc rire ! |
|
|
|
Le Lutin. |
|
Trinquons ! Au vin de France ! Au franc rire ! Aux chansons ! |
6+6 |
b |
elle chante, en tendant son verre à Pierrot qui lui verse du vin. |
CHANSON. |
I |
|
Au fond du vin se cache une âme ! |
8 |
a |
|
Pierrot, dans le cristal vermeil |
8 |
b |
|
Verse-moi la liqueur de flamme : |
8 |
a |
170 |
C'est le printemps, c'est le soleil ! |
8 |
b |
|
Elle enivre notre souffrance |
8 |
c |
|
Sur cette terre où nous passons ! |
8 |
d |
|
Amis ! Vivent les vins de France |
8 |
c |
|
Et le délire des chansons ! |
8 |
d |
|
|
II |
175 |
Avec leur parure choisie, |
8 |
a |
|
Avec leurs beaux fronts empourprés, |
8 |
b |
|
La musique et la poésie |
8 |
a |
|
Sortiront de ces flots sacrés. |
8 |
b |
|
La joie et la blonde espérance |
8 |
c |
180 |
Les versent à leurs nourrissons ! |
8 |
d |
|
Amis ! Vivent les vins de France |
8 |
c |
|
Et le délire des chansons ! |
8 |
d |
|
|
|
après le premier couplet, le bourgeois transporté a tendu son verre à Pierrot, mais celui-ci, trop occupé à écouter, a oublié d'y rien verser. Après le second couplet, le bourgeois tend encore son verre. Cette fois Pierrot le remplit de vin avec empressement ; mais, dans son enthousiasme, il le vide lui-même au grand désappointement du bourgeois. |
|
Le Bourgeois, au lutin.
|
|
Lutin, je vous adore !⎟ |
|
|
à Pierrot. |
|
Lutin, je vous adore ! Allons, je suis fou d'elle ! |
6+6 |
a |
cherchant à rassembler ses souvenirs, au lutin. |
|
Pourtant si ma mémoire⎟ est encore fidèle, |
6+6 |
a |
185 |
Vous n'aviez pas jadis⎟ cet habit provoquant ! |
6+6 |
b |
|
Je vous voyais, c'était…⎟ non, je ne sais plus quand, |
6+6 |
b |
|
Dans de grands corridors,⎟ mais longs de plusieurs aunes ! |
6+6 |
a |
|
Votre robe était verte,⎟ avec des rubans jaunes ! |
6+6 |
a |
|
Et puis, vos matelas⎟ n'étaient pas bien cardés ! |
6+6 |
b |
|
Le Lutin, souriant.
|
190 |
Ah ! Ma mère ! La salle⎟ ancienne ! Regardez. |
6+6 |
b |
on voit entrer une grande femme, dont le costume de folie, vert et jaune, rappelle l'ancienne décoration des folies concertantes. |
|
|
SCÈNE IV |
Le Bourgeois, Pierrot, Le Lutin, L'Ancienne Salle. |
CHANSON. |
I |
L'Ancienne Salle. |
|
Non, messieurs, sur ma parole, |
7 |
a |
|
Je n'étais pas belle, mais |
7 |
b |
|
Aussi comme j'étais folle ! |
7 |
a |
|
Le jupon troussé, j'aimais |
7 |
b |
195 |
Le rire et la gaudriole ! |
7 |
a |
|
Je chantais Sancho Pança ! |
7 |
c |
|
|
Le Bourgeois. |
|
Oui, je me souviens de ça ! |
7 |
c |
|
L'Ancienne Salle. |
|
Avec une gaîté rare |
7 |
a |
|
Alors je vous amusais, |
7 |
b |
200 |
Puis je grattais ma guitare |
7 |
a |
|
Et je disais… je disais… |
7 |
b |
|
Digue, digue, don. |
5 |
|
|
refrain dont l'acteur Kelm a le secret. |
|
|
II |
L'Ancienne Salle. |
|
J'avais encor la voix nette, |
7 |
a |
|
Les yeux d'étincelles pleins ; |
7 |
b |
205 |
Et je jetais ma cornette |
7 |
a |
|
Par-dessus tous les moulins, |
7 |
b |
|
Et jamais marionnette |
7 |
a |
|
Plus haut ne se trémoussa ! |
7 |
c |
|
|
Le Bourgeois. |
|
Oui, je me souviens de ça ! |
7 |
c |
|
L'Ancienne Salle. |
210 |
Avec une gaîté rare |
7 |
a |
|
Alors je vous amusais, |
7 |
b |
|
Puis je grattais ma guitare, |
7 |
a |
|
Et je disais… je disais : |
7 |
b |
|
Digue, digue, don. |
5 |
|
|
refrain de Kelm. |
|
|
|
Le Lutin, au bourgeois.
|
|
Eh bien, que dites-vous⎟ de sa voix ? |
|
|
|
Le Bourgeois. |
215 |
Eh bien, que dites-vous de sa voix ? Fort touchante. |
6+6 |
a |
|
Pour moi, sac à papier !⎟ J'aime ce qu'elle chante ! |
6+6 |
a |
|
Oui, cette ancienne salle⎟ a vraiment l'air ouvert ! |
6+6 |
b |
|
Mais, ma foi ! Son costume⎟ est trop jaune et trop vert ! |
6+6 |
b |
avec galanterie au lutin. |
|
Quoiqu'elle vaille moins⎟ que ce qu'elle dérobe, |
6+6 |
a |
220 |
Mon cher petit démon,⎟ j'aime mieux votre robe ! |
6+6 |
a |
|
Le Lutin, montrant l'ancienne salle.
|
|
Eh ! Qu'importe ! Elle a su⎟ venir au bon moment ! |
6+6 |
b |
|
Mais je parais, et d'elle⎟ il reste seulement, |
6+6 |
b |
|
Voyez ! Cet art bouffon⎟ qui fit sa jeune gloire ! |
6+6 |
a |
sur le mot voyez, un changement de costume |
s'exécute à vue. Le personnage représentant l'ancienne salle des folies concertantes disparaît et laisse voir à sa place un comédien vêtu d'un splendide costume bouffon. |
|
Le Comédien Bouffon. |
|
Oui, c'est moi, me voilà !⎟ Vous savez mon histoire. |
6+6 |
a |
225 |
Je naquis près des dieux⎟ antiques, mes voisins, |
6+6 |
b |
|
Sur un lourd chariot⎟ couronné de raisins ! |
6+6 |
b |
|
Puis, sur tous les tréteaux⎟ et sur toutes les planches |
6+6 |
a |
|
J'ai fustigé le vent⎟ de mon rire aux dents blanches ! |
6+6 |
a |
|
En lançant, comme dit⎟ Hamlet : « des mots, des mots ! » |
6+6 |
b |
230 |
J'ai distrait quelquefois⎟ le passant de ses maux ! |
6+6 |
b |
|
Polichinelle et clown,⎟ j'ai su, qu'on s'en souvienne, |
6+6 |
a |
|
Joindre à l'humour anglais⎟ la verve italienne ! |
6+6 |
a |
|
J'aurai fini ma tâche⎟ et rempli mon devoir, |
6+6 |
b |
|
Si vous voulez aussi⎟ vous égayer à voir, |
6+6 |
b |
235 |
Au bruit de la crécelle⎟ et du tambour de basque, |
6+6 |
a |
|
Frissonner ma crinière⎟ et grimacer mon masque ! |
6+6 |
a |
|
Cherchez-vous la maison⎟ de Scapin ? C'est ici ! |
6+6 |
b |
|
Et les enfants seront⎟ les bienvenus aussi ! |
6+6 |
b |
|
Ô gaîté ! Dans ce temple⎟ heureux où tu t'installes, |
6+6 |
a |
240 |
Nous avons peint des fleurs⎟ et rembourré des stalles ! |
6+6 |
a |
au public, avec conviction. |
|
Messieurs, sur ces dossiers⎟ vraiment miraculeux, |
6+6 |
b |
|
Vous pourrez à loisir⎟ rêver des pays bleus ! |
6+6 |
b |
|
Ces frêles ornements,⎟ ces riches arabesques, |
6+6 |
a |
|
Où court la fantaisie⎟ en dessins pittoresques, |
6+6 |
a |
245 |
Trahissent le cachet⎟ de leur peintre, qu'en bon |
6+6 |
b |
|
Français il faut nommer…⎟ |
|
|
|
Le Bourgeois. |
|
Français il faut nommer… Il faut nommer… |
|
|
|
Le Comédien Bouffon. |
|
Français il faut nommer… Il faut nommer… Cambon ! |
6+6 |
b |
|
Craignez-vous que jamais⎟ le bon goût ne rature |
6+6 |
a |
|
Ces chefs-d'œuvre ? |
|
|
|
Le Bourgeois. |
|
Ces chefs-d'œuvre ? Parlons⎟ un peu littérature. |
6+6 |
a |
|
Le Comédien Bouffon. |
|
Nos acteurs ? |
|
|
chacun des personnages qu'il nomme tour à tour entre en scène à mesure que son nom est prononcé ; puis tous finissent par former un tableau d'un aspect bouffon et poétique. |
|
Nos acteurs ? Ils mettront⎟ la critique aux abois. |
6+6 |
b |
250 |
Quoiqu'ils soient si jolis,⎟ ils ne sont pas de bois ! |
6+6 |
b |
|
Voyez ! C'est arlequin⎟ avec sa colombine, |
6+6 |
a |
|
Ce joli couple en qui⎟ le poëte combine |
6+6 |
a |
|
L'âme avec le bonheur⎟ se cherchant tour à tour, |
6+6 |
b |
|
Et l'idéal avide,⎟ en quête de l'amour ! |
6+6 |
b |
255 |
Voici Léandre encor,⎟ voici polichinelle, |
6+6 |
a |
|
Un gaillard vicieux⎟ comme la tour de Nesle ! |
6+6 |
a |
|
Et le plus grand de tous,⎟ calme comme un romain |
6+6 |
b |
|
Le plus spirituel,⎟ le plus vraiment humain, |
6+6 |
b |
|
Formidable, et toujours⎟ plus grand que sa fortune, |
6+6 |
a |
260 |
Mon cher ami pierrot,⎟ le cousin de la lune ! |
6+6 |
a |
|
Isabelle ! Oiseau bleu⎟ qui chante en sa prison ! |
6+6 |
b |
|
Et Cassandre tremblant,⎟ sot comme la raison ! |
6+6 |
b |
|
Le Bourgeois. |
|
Et que racontent-ils ?⎟ |
|
|
|
Le Lutin. |
|
Et que racontent-ils ? Une histoire profonde, |
6+6 |
a |
|
Toujours vieille et toujours⎟ jeune, comme le monde ! |
6+6 |
a |
265 |
Colombine, cet ange⎟ au souple casaquin, |
6+6 |
b |
|
A laissé ramasser⎟ son cœur par arlequin, |
6+6 |
b |
|
Un don Juan de hasard,⎟ qui, gracieux et leste, |
6+6 |
a |
|
Fait chatoyer sur lui⎟ tout l'arc-en-ciel céleste ! |
6+6 |
a |
|
Restez, dit la raison ;⎟ fuyez, leur dit l'amour ! |
6+6 |
b |
270 |
Par les champs d'épis mûrs,⎟ baignés des feux du jour, |
6+6 |
b |
|
Par les noires forêts,⎟ par l'azur des grands fleuves, |
6+6 |
a |
|
Ils vont ! Mais soutenus⎟ dans toutes ces épreuves, |
6+6 |
a |
|
Le feuillage s'éclaire⎟ au bruit de leurs chansons ; |
6+6 |
b |
|
Un repas sort pour eux⎟ du milieu des buissons ; |
6+6 |
b |
275 |
Sur leurs pas, que dans l'air⎟ suivent des harmonies, |
6+6 |
a |
|
Des barques et des chars,⎟ poussés par les génies, |
6+6 |
a |
|
Leur offrent un abri⎟ sous des voiles flottants, |
6+6 |
b |
|
Et tout leur réussit,⎟ parce qu'ils ont vingt ans ! |
6+6 |
b |
CHANSON. |
I |
|
Ce roman-là, c'est la vie ! |
7 |
a |
280 |
Que, sous le manteau des bois, |
7 |
b |
|
L'âme et la lèvre ravie |
7 |
a |
|
Vont épeler à la fois ! |
7 |
b |
|
Dans leur humeur vagabonde, |
7 |
c |
|
Barbe grise et tête blonde |
7 |
c |
285 |
Le poursuivent tour à tour ! |
7 |
d |
|
Il n'est qu'une histoire au monde, |
7 |
c |
|
C'est l'histoire de l'amour. |
7 |
d |
|
|
II |
|
Beau pays de la féerie, |
7 |
a |
|
Que nul encor n'a trouvé, |
7 |
b |
290 |
Doux Éden, terre fleurie, |
7 |
a |
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Au moins nous t'avons rêvé ! |
7 |
b |
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Ô mes sœurs, ô filles d'Ève, |
7 |
c |
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Lorsqu'en mai frémit la sève, |
7 |
c |
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Quand le ciel sourit au jour, |
7 |
d |
295 |
Pour nous il n'est qu'un beau rêve, |
7 |
c |
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C'est le rêve de l'amour ! |
7 |
d |
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III |
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L'un sur sa lyre d'ivoire, |
7 |
a |
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Sous les feux de l'Orient, |
7 |
b |
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Dit en vers sacrés la gloire |
7 |
a |
300 |
Et son laurier verdoyant. |
7 |
b |
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Sous la pourpre ou la dentelle, |
7 |
c |
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L'autre chante, ô Praxitèle, |
7 |
c |
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Ta déesse au fier contour : |
7 |
d |
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Mais la chanson immortelle |
7 |
c |
305 |
C'est la chanson de l'amour. |
7 |
d |
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Le Bourgeois. |
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C'est parfait ! |
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Le Comédien Bouffon. |
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C'est parfait ! Cependant⎟ Cassandre avec Léandre |
6+6 |
a |
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Les poursuivent. Mais quoi !⎟ Le beau-père et le gendre |
6+6 |
a |
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Se déchirent la jambe⎟ à tous les traquenards ! |
6+6 |
b |
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Tantôt on les fusille⎟ ainsi que des renards : |
6+6 |
b |
310 |
Ils se battent entre eux.⎟ L'un crie : on m'assassine ! |
6+6 |
a |
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Pour l'autre, le bon vin⎟ se change en médecine. |
6+6 |
a |
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Cent mille soufflets, l'un⎟ sur l'autre copiés, |
6+6 |
b |
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Alternent sans relâche⎟ avec les coups de pieds. |
6+6 |
b |
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Veulent-ils lire ? On voit⎟ se hausser la chandelle, |
6+6 |
a |
315 |
Qui revient, si plus tard⎟ on n'a plus besoin d'elle. |
6+6 |
a |
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Et, tandis que Léandre⎟ a gâté son pourpoint, |
6+6 |
b |
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Et que le vieux barbon,⎟ toujours plus mal en point, |
6+6 |
b |
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Est rossé par le diable⎟ et par son domestique, |
6+6 |
a |
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Les amoureux, ravis⎟ au pays fantastique, |
6+6 |
a |
320 |
S'enivrent dans les bois⎟ des senteurs du printemps, |
6+6 |
b |
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Et tout leur réussit,⎟ parce qu'ils ont vingt ans ! |
6+6 |
b |
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Le Lutin. |
|
Grâce à la fée, un jour,⎟ après tous ces longs jeûnes, |
6+6 |
a |
|
Les voilà mariés !⎟ Ils sont beaux, ils sont jeunes ! |
6+6 |
a |
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Sous un soleil tournant⎟ qui brille à ciel ouvert, |
6+6 |
b |
325 |
Dans un palais orné⎟ de paillon rouge et vert, |
6+6 |
b |
|
On les unit, et l'air,⎟ rempli d'apothéoses, |
6+6 |
a |
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Se teint de fleur de soufre,⎟ et d'azur et de roses ! |
6+6 |
a |
|
Le Comédien Bouffon. |
|
Pendant tout ce temps-là,⎟ doux, pensif et railleur, |
6+6 |
b |
|
Dérobant tout, mangeant⎟ et buvant du meilleur, |
6+6 |
b |
330 |
Et ne s'intéressant⎟ à rien, comme les sages, |
6+6 |
a |
|
Pierrot s'est promené⎟ parmi les paysages, |
6+6 |
a |
|
Sans même seulement⎟ vouloir tourner les yeux |
6+6 |
b |
|
Vers la fée au char d'or,⎟ qui s'enfuit dans les cieux ! |
6+6 |
b |
|
Paresseux et gourmand,⎟ voilà dans quelle étoffe |
6+6 |
a |
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Le gaillard est taillé !⎟ |
|
|
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Le Bourgeois. |
335 |
Le gaillard est taillé ! C'est un grand philosophe ! |
6+6 |
a |
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Et j'aime le roman⎟ que vous m'avez conté. |
6+6 |
b |
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Le Comédien Bouffon, au lutin.
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|
C'est le plus beau de tous,⎟ il n'est pas dégoûté ! |
6+6 |
b |
au bourgeois, en lui montrant le groupe des danseuses. |
|
Voulez-vous voir aussi⎟ nos nymphes bocagères |
6+6 |
a |
|
Et le chœur bondissant⎟ de nos danses légères ? |
6+6 |
a |
340 |
Vous avouerez qu'auprès⎟ de vous Vestris marchait ! |
6+6 |
b |
aux danseuses, avec l'intonation consacrée. |
|
Que la fête commence !⎟ |
|
|
aux musiciens de l'orchestre. |
|
Que la fête commence ! Hé ! Messieurs de l'archet ! |
6+6 |
b |
|
Ce petit monde-là⎟ n'attend qu'une cadence ; |
6+6 |
a |
au bourgeois et au public. |
|
Car pour vous réjouir⎟ tout cela chante et danse. |
6+6 |
a |
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Nous possédons au moins⎟ soixante-treize Ellsler. |
6+6 |
b |
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Le Bourgeois. |
|
Soixante-treize ! |
|
|
|
Le Comédien Bouffon. |
345 |
Soixante-treize ! Au moins !⎟ Vous les verrez en l'air. |
6+6 |
b |
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Le Bourgeois. |
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Devant mes yeux charmés⎟ quand vont-elles s'ébattre ? |
6+6 |
a |
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Le Comédien Bouffon. |
|
Demain ! En attendant,⎟ en voici toujours quatre ! |
6+6 |
a |
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Le Bourgeois. |
|
Voyons. |
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les danseuses exécutent un pas éblouissant de délire et de " réalisme. " |
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Le Bourgeois, au comédien bouffon.
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|
Voyons. Sac à papier !⎟ Je crois qu'une Péri, |
6+6 |
b |
|
À vouloir devancer⎟ leurs ailes, eût péri ! |
6+6 |
b |
350 |
C'est divin ! Fougue ardente⎟ et grâce printanière ! |
6+6 |
a |
à Pierrot. |
|
Mais que faisiez-vous donc⎟ à la saison dernière, |
6+6 |
a |
|
Mon ami ? Tâchiez-vous⎟ d'instruire en badinant ? |
6+6 |
b |
Pierrot exprime qu'il n'a jamais songé à cela. CE QUE NOUS FAISIONS, dit-il, NOUS DANSIONS. |
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Le Bourgeois. |
|
J'en suis bien aise ! Eh bien,⎟ chantez donc, maintenant ! |
6+6 |
b |
|
Le Comédien Bouffon. |
|
Demandez, faites-vous⎟ servir ! Musette ou lyre ! |
6+6 |
a |
355 |
Romance tendre ou bien⎟ séguidille en délire ! |
6+6 |
a |
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La ballade allemande⎟ ou les airs espagnols, |
6+6 |
b |
|
À votre choix ! |
|
|
montrant le lutin. |
|
À votre choix ! Voilà⎟ le nid des rossignols ! |
6+6 |
b |
le bourgeois emprunte à son tour le langage de la mimique,
et exprime que, comme toujours, il sera fort heureux de se contenter
avec ce qu'on lui donnera. |
CHANSON. |
Le Lutin. |
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C'est ici que l'on oublie |
7 |
a |
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La pâle mélancolie : |
7 |
a |
360 |
Nous nous appelons folie, |
7 |
a |
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C'est ici qu'on rit encor ! |
7 |
b |
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Accueillez nos babioles, |
7 |
c |
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Laissez nos danses frivoles |
7 |
c |
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Éveiller les chansons folles |
7 |
c |
365 |
Avec leurs clochettes d'or ! |
7 |
b |
|
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Le Comédien Bouffon. |
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Ah ! Souriez-nous ! Le cuivre |
7 |
a |
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N'empêchera pas de suivre |
7 |
a |
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Notre chant de bonheur ivre ! |
7 |
a |
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Nos habits sont tout luisants ; |
7 |
b |
370 |
Suivant la façon commune, |
7 |
c |
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Nos poëtes sans fortune, |
7 |
c |
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Rêvent au clair de la lune, |
7 |
c |
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Nos danseuses ont seize ans ! |
7 |
b |
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Tous les personnages et funambules forment des groupes autour desquels court une danse ivre de joie. La farce est jouée. |
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