Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
BAN_15/BAN632
Théodore de BANVILLE
ROSES DE NOËL
1878
Nos proies
O ma mère, emportant | nos pleurs et nos dangers, 6+6 a
Les ans s'en vont, pareils | à des oiseaux légers, 6+6 a
Et dans la nue en deuil | que les soleils essuient, 6+6 b
Nous voyons frissonner | leurs ailes qui nous fuient. 6+6 b
5 Cependant rien n'est faux | et rien n'est décevant : 6+6 a
Tout ce qui nous fit vivre | en nos cœurs est vivant, 6+6 a
Et, malgré la tempête | affreuse et les tourmentes, 6+6 b
Le passé, tout rempli | de visions charmantes, 6+6 b
Comme un rêve indécis | berce notre sommeil, 6+6 a
10 Et nous laisse dans l'âme | un rayon de soleil. 6+6 a
Ah ! gardons bien, gardons | comme de saintes proies 6+6 b
Tout ce qui fut à nous, | les douleurs et les joies, 6+6 b
Les mots qui nous charmaient, | les cris mélodieux, 6+6 a
Les chagrins étouffants, | les retours, les adieux, 6+6 a
15 Les gais soleils brillant | dans la campagne verte, 6+6 b
Le souvenir saignant | comme une plaie ouverte, 6+6 b
Et l'aile de la brise | et le parfum des bois, 6+6 a
Les chants, les pas, les jeux, | les sourires, les voix, 6+6 a
Et quand l'ombre nous gagne, | emplissons-nous d'aurore. 6+6 b
20 Mais Hier, c'est Demain | riant qui veut éclore ; 6+6 b
Vois ta fille et ton fils | à tes genoux, et vois 6+6 a
Notre Georges qui t'offre | avec ses petits doigts 6+6 a
Ces fleurs, et parle-nous | tendrement caressée 6+6 b
Par ses grands yeux de flamme | où brille la pensée ! 6+6 b
mètre profil métrique : 6+6
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