Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
BAN_15/BAN612
Théodore de BANVILLE
ROSES DE NOËL
1878
Douces Larmes
Si vous ne voyez pas | le front de votre fils 6+6 a
Accablé sous le poids | de la science amère, 6+6 b
Et si pour vous l'enfant | que vous berciez jadis 6+6 a
Reste un enfant pour vous, ma mère, 8 b
5 Laissez-moi m'enivrer | de votre douce voix, 6+6 a
Qui fut ma poésie | et ma première fête, 6+6 b
Et puis, m'agenouillant | ici comme autrefois, 6+6 a
Sur vos genoux poser ma tête ! 8 b
Je veux redevenir | ignorant, je le veux ! 6+6 a
10 Et revoir, oubliant | mes plaintes étouffées, 6+6 b
Ce temps où vous passiez | dans mes petits cheveux 6+6 a
Un peigne d'or, comme les fées ! 8 b
Votre main sur mes yeux | alors me consolait ! 6+6 a
Je m'endormais, ravi | par toutes vos caresses, 6+6 b
15 Faible, heureux, souriant, | nourri de votre lait, 6+6 a
De vos chants et de vos tendresses ! 8 b
Oui, je veux y penser | encor, si je le puis 6+6 a
Et rêver près de vous, | comme j'avais coutume, 6+6 b
Aux bonheurs envolés, | car je n'ai bu depuis 6+6 a
20 Que le dégoût et l'amertume ! 8 b
Vous me disiez : Mon fils, | un jour tu souffriras. 6+6 a
Pour t'épargner un peu | les maux que je redoute, 6+6 b
Laisse-moi te cacher | aux méchants dans mes bras ! 6+6 a
C'est que vous le saviez sans doute, 8 b
25 Les baisers que plus tard, | hélas ! je recevrais, 6+6 a
Devaient toujours servir | à cacher un mensonge ; 6+6 b
Ceux que vous me donniez | étaient bien les seuls vrais ; 6+6 a
Oui les seuls ; maintenant j'y songe ! 8 b
Mère ! — Laissez-le-moi | dire, ce mot charmant, 6+6 a
30 Et bien oublier tout, | rien que pendant cette heure ! 6+6 b
Car, si je suis heureux | encor pour un moment, 6+6 a
C'est quand j'oublie et quand je pleure. 8 b
mètre profils métriques : 8, 6+6
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